ࡱ> y{vwxa RPjbjbtt& M^(&&&    bUbUbU8U\W |0XX(XXXYYYwyyyyyy,R YYYYY XXY# X Xw   Yw6 zX )bUs}pÊ|`|ߊ8 d%1d# 1 Migrants japonais en Indochine 1885-1954: entre catgorisations juridiques et catgorisations visuelles Introduction Le phnomne migratoire japonais vers lIndochine franaise date des annes 1880. Il est difficile de dater avec prcision larrive des premires populations, mais les plus anciens documents trouvs attestent de la prsence de rsidents japonais Haiphong lors dune reprsentation thtrale en 1885. Il existe certes un mouvement migratoire entre les deux pays qui remonte au XVIe sicle, avec la rsidence de populations et notamment la cration de plusieurs villages japonais dans divers points de la cte dAnnam. Cependant, ce mouvement prend fin avec la priode du sakoku, durant laquelle est interdit tout mouvement migratoire entre le Japon et le reste du monde partir de 1635. Le flux migratoire se tarit donc, et les populations restes sur place, auxquelles on peut ajouter celles fuyant les perscutions anti-chrtiennes du Japon des Tokugawa, se dissolvent peu peu dans limmensit continentale. Ainsi, le mouvement migratoire japonais moderne vers le Vietnam ne repose pas sur des bases historiques anciennes. Il correspond la possibilit retrouve pour les Japonais de sortir de leur pays aprs la rnovation impriale de Meiji en 1868. Bien que nous limitions notre sujet dtude lunit chronologique de la priode coloniale franaise au Vietnam, les migrations japonaises vers ce pays ne se terminent pas avec la fin de la domination coloniale et couvrent une priode beaucoup plus longue, qui stend jusqu nos jours. Entre 1885 et 1954 trois pouvoirs dordre tatique tentent de dfinir ces populations en produisant des catgories juridiques ou administratives : le pouvoir colonial franais, prsent pendant toute la priode; le pouvoir imprial japonais, dont la prsence est officialise et matrialise en 1920 par louverture dun consulat, puis lors de la co-domination de lIndochine (1940-1945); et enfin le pouvoir Vit-Minh, prsent partir de 1945. Ces catgorisations peuvent apparatre de manire squentielle mais aussi se dvelopper de manire simultane (ou concurrente). A ces catgories juridiques, il faut ajouter un autre systme catgoriel non-institutionnel: celui produit par la socit daccueil. Ce dernier systme de classification que nous appellerons catgorisations visuelles repose sur le visible, et se construit par le jeu entre ce qui est donn voir et ce qui en est peru. Face aux stratgies des tats que font apparatre les catgorisations juridiques, nous aborderons donc aussi, avec cet autre systme catgoriel, les enjeux de reconqutes qui existent dans le quotidien des acteurs de la socit coloniale. Ces jeux dchelles sont ncessaires pour comprendre la circulation des catgories entre ltat et la socit civile, et linteraction qui est cre entre les diffrents groupes dacteurs. Lapproche socio-historique que nous utilisons, du fait de lanalyse dun phnomne migratoire dans sa dure, donne une meilleure visibilit des constructions tatiques et facilite la comprhension de leurs logiques ainsi que de leurs effets. Par ailleurs, et au-del de la question des catgories dbattue ici, notre approche tente daborder les notions de choix et de libert chez les migrants. Lexemple des catgorisations dsignant les migrants japonais en Indochine permet : - tout dabord, de comprendre certains fondements de la construction dune socit divise juridiquement au niveau ethnique telle que le pouvoir colonial franais la met en place. Il permet aussi de rflchir sur lefficacit et les limites des contraintes cres par les catgories juridiques, - ensuite, il nous semble utile pour comprendre lvolution dun groupe de migrants qui tente de sinsrer dans une socit daccueil, malgr un contexte particulirement contraignant de guerre de race juridique et de constructions lgales didentit extriorisantes, - enfin, avant de commencer, il nous semble aussi ncessaire de rappeler que comme ce sujet dtude concerne un territoire priphrique de la France. Par consquent, le mouvement migratoire intra-asiatique des Japonais doit tre pens en prenant toutes les prcautions ncessaires afin de ne pas oublier le contexte asiatique de ce mouvement, ainsi que la situation de lIndochine dans cette rgion loigne de la France mtropolitaine, tant gographiquement que sociologiquement ou juridiquement. Dans un premier temps nous prsenterons rapidement quelques gnralits du phnomne migratoire japonais, puis nous traiterons des catgories juridiques sappliquant aux migrants japonais en Indochine et enfin nous aborderons la question des catgories visuelles mises en place par et autour de ces populations. I- Aspects du phnomne migratoire japonais - Gnralits Lmigration japonaise dite doutre-mer, pour la priode moderne, commence ds 1868 destination de Hawa. Nanmoins, ce nest quau dbut des annes 1880 que les flux migratoires en direction de ltranger supplantent ceux internes au Japon. Lhistoire de lmigration japonaise est divise par les spcialistes japonais en deux grandes phases pour la priode 1885/1945. La premire phase -1885/1899- est principalement caractrise par un mouvement dmigration sponsoris ou sous contrat, dirig vers lAmrique du Nord et Hawa. La seconde phase allie migration libre et sous contrat, et concerne un espace gographique plus large : - 1899/1908 Hawa, Amrique du Nord - 1908/1924 Hawa, Amrique du Nord, Amrique du Sud - 1924/1935 Amrique du Sud, Asie du Sud-Est - 1935/1941 Asie du Sud-Est, Amrique du Sud - 1941/1945 Mandchourie Entre 1899 et 1941, on estime quune population denviron 665.000 personnes quitte le Japon pour vivre ltranger. Quant la priode de laprs-guerre, elle est surtout marque par le retour au pays, aprs leffondrement de lEmpire, denviron 7 millions de personnes. - Concepts historiques sur lmigration japonaise Jusqu la fin de la Seconde Guerre mondiale, le phnomne migratoire japonais est symboliquement construit autour de plusieurs concepts qui se nourrissent du nationalisme culturel japonais et qui servent les intrts politiques et conomiques de certains groupes expansionnistes. Le principal lment de ces constructions concerne la notion mme dmigration. A cette poque elle est thorise non comme une migration au sens commun du terme, mais comme une forme spcifique de colonisation propre au Japon. Dans les rcits de voyages, les ouvrages spcialiss publis par le gouvernement japonais ou bien les archives du Ministre des Affaires trangres, le terme utilis pour parler de ces migrants est zairykhMjin que l on pourrait traduire par les gens de notre pays l tranger. Le terme d immigr/ migr existe (imin) mais il n est que trs rarement utilis pour parler des migrants japonais. Dans une conception qui emprunte beaucoup au volk allemand, les constructions japonaises sur limmigration sont mettre en relation avec le travail de cration de droit du sang qui a lieu la mme priode et qui fixe juridiquement les anciennes traditions shintostes de lien du sang, mlanges aux emprunts modernes prcits : un Japonais reste japonais quelque soit le lieu o il rside. - Immigration japonaise en Asie du Sud-Est Limmigration japonaise en Asie du Sud-Est est un mouvement libre qui reprsente un total denviron 88.150 personnes entre 1907 et 1941. A titre de comparaison la population japonaise prsente en Core, une colonie japonaise partir de 1911, est de 250.000 personnes. Les migrants japonais dans cette rgion, avant la Premire Guerre Mondiale, sont essentiellement des femmes prostitues, puis des travailleurs de plantations, et des reprsentants de grandes entreprises japonaises. Les pays concerns par ce mouvement, classs par ordre dcroissant, sont les Philippines, la Malaisie et Singapour, les Indes Nerlandaises, Hong-Kong, le Siam et enfin lIndochine. En ce qui concerne la rgion qui correspond au concept actuel dAsie du Sud-Est, limmigration japonaise y est pense dans le cadre de ladite thorie de lexpansion vers le Sud (Nanshinron). Cette thorie qui remonte aux annes 1880 dveloppe lide selon laquelle la rgion appele alors Pacifiques Sud, ou bien Mers du Sud, est vitale pour le dveloppement du Japon. Elle merge de manire informelle dans des rcits racontant les expriences daventuriers dans cette partie du monde, y dcrivant les mille et une merveilles que ces territoires reclent, susceptibles dtre mises profit par le Japon. Les populations de migrants japonais rsidant sur ces territoires sont dcrites comme une extension du Japon dans ces rgions. A partir de la Premire Guerre mondiale, lintrt pour la rgion saccrot et des groupes dintrt privs sorganisent pour y promouvoir la prsence japonaise. Ce nest que dans les annes 1930 que le gouvernement japonais fait entrer le Nanshinron dans sa politique nationale, qui prend la forme dune invasion militaire partir de 1940. Paralllement cela, des politiques de re-nipponisation sont mises en place par le gouvernement japonais par le biais de laction de ses consulats ds leur installation dans les diffrents territoires dAsie du Sud-Est o vivent des Japonais. - Emigration japonaise en Indochine Les migrants japonais dIndochine ne reprsentent quune proportion trs rduite des populations japonaises dAsie du Sud-Est. Le nombre moyen de rsidents japonais en Indochine est de 300 personnes environ par an avant 1940. La prsence de Japonais en Indochine correspond un mouvement dmigration qui dbute la fin des annes 1870 suite la crise agraire dans lle de Kyushu au Sud du Japon. Jusqu la fin des annes 1930, les migrants japonais dIndochine sont en grande majorit issus de cette rgion pauvre du Japon. Nous avons tabli une chronologie o se distinguent trois priodes principales qui correspondent aux volutions de lmigration japonaise en Indochine: fin XIX sicle/1940, 1940/1945, 1945/1954. Lmigration de ces populations revt un caractre urbain en Indochine, surtout partir des annes 1920 o les migrants se concentrent dans les trois principales villes du Vietnam: Saigon, Hanoi et Haiphong. Fait inattendu, en dpit dune longue tradition de mises en garde concernant le pril jaune et lexpansionnisme rampant du Japon dans le Sud-Est asiatique, avant 1940, la prsence nippone demeure infime dans les faits. Le caractre modeste de limmigration compare dautres territoires coloniaux, comme la Malaisie, lIndonsie, se double dune relative faiblesse de son emprise conomique, les autorits franaises dressant toute sorte dobstacles juridiques aux investissements japonais. Ceci nempche pas cependant le pouvoir colonial de surveiller de prs ces ressortissants trangers et de les considrer avec suspicion, comme en tmoigne un grand nombre de rapports de police produits cette poque. Les premires populations de migrants sont essentiellement constitues de femmes(les karayuki des prostitues) et de leurs souteneurs qui sont attirs par la clientle reprsente par larme coloniale. A partir de la Premire Guerre mondiale, la situation commence voluer. Le conflit cre une rupture des relations conomiques avec la mtropole. Le Gouvernement de lIndochine rompt le pacte colonial et dveloppe ses relations commerciales avec les autres pays de la rgion, et en particulier avec le Japon. De nouveaux commerants japonais sinstallent, ouvrant des bazars japonais et autres choppes proposant des produits de consommation japonais bas prix . Sinstallent aussi cette priode des bussan-men, cest--dire les agents commerciaux et techniques des grandes entreprises japonaises. Cette volution de la nature des populations japonaises rsidentes en Indochine, bien quun peu plus tardive, est commune aux autres colonies occidentales dAsie du Sud-Est. En 1920, louverture du premier consulat japonais de mtier, confirme la transition entame durant la guerre. Les prostitues, officiellement, disparaissent des statistiques au profit dune population constitue essentiellement de commerants et de reprsentants commerciaux. Le 15 septembre 1940, aprs avoir bombard la ville de Haiphong, le Japon prend militairement pied en Indochine, dabord au Nord, puis au Sud partir de juillet 1941, thoriquement pour couper la route dapprovisionnement en matriel aux armes chinoises combattant contre le Japon. Cet vnement change radicalement le nombre, mais aussi la nature des populations japonaises prsentes, puisque environ 10.000 100.000 soldats japonais sinstallent au Tonkin, rapidement suivis par des centaines de civils qui bnficient de nouveaux droits concds par le pouvoir colonial franais, maintenu dans ses fonctions administratives. Cet ge dor de limmigration japonaise en Indochine prend fin avec la guerre, par des mesures dexpulsion prises par les autorits franaises. Nanmoins, tous les Japonais qui taient prsents ne quittent pas le territoire colonial. Ainsi souvre une troisime priode, pendant laquelle environ 2000 Japonais, civils et militaires, refusent la dfaite ou le retour au pays, et prennent le maquis aux cots du Vit-Minh. Une partie de ces Japonais fournissent une aide logistique aux combattants vietnamiens, non seulement au niveau militaire mais aussi dans de nombreux autres domaines comme lagriculture. Cette population nest pas la seule rester. Au Sud-Vietnam, des anciens rsidents japonais dIndochine ainsi quune nouvelle population dhommes daffaires viennent sinstaller peu de temps aprs 1945. En 1954, sous la pression de la Chine, le rgime du Nord Vietnam son tour expulse les Japonais de leur territoireune premire fois, puis encore en 1975 aprs linvasion du Sud-Vietnam. Nous allons tout dabord nous intresser lvolution juridique des catgories de cette population au cours de ces soixante-dix annes de prsence dans le Vietnam colonial. II- Catgorisation juridiques On pourrait dire, grossirement, que le phnomne migratoire japonais en Indochine na dintrt que par rapport aux multiples catgorisations dont il fait lobjet. Malgr une population dont le nombre reste trs limit durant cet intervalle de soixante-dix ans, la masse de documents produite par ladministration coloniale son sujet est considrable et semble totalement disproportionne. Nous retrouvons des rfrences ces populations dans les documents qui sont le fruit de la surveillance exerce par la Sret gnrale, mais aussi des discussions entre les diverses administrations du Gouvernement gnral, ainsi que des documents produits par les autorits militaires et des documents produits par les milieux conomiques, etc. Les Japonais, sils nont pas physiquement envahi le pays, envahissent les esprits. Le pouvoir colonial ne voit pas les migrants pour eux-mmes, cest--dire pour la place relle quils occupent dans la colonie, mais en fonction de la perception quil se fait de leur pays dorigine. Le pouvoir colonial franais opre vis--vis de ces migrants les mmes constructions que les autorits japonaises sur la question des liens inalinables unissant les migrants japonais leur pays dorigine. Ainsi, les Japonais dIndochine se retrouvent perus par le pouvoir colonial franais, malgr eux et en dpit de leur faible nombre, comme porteurs dun danger. Le Japon est une nation chimre qui se joue des frontires tablies par les thories volutionnistes europennes. Cependant, le pouvoir colonial cde cette transgression de lordre des choses tablies, non sans crer une sorte de schizophrnie qui met jour les ambiguts de la domination coloniale. Ainsi, le statut et la catgorisation des Japonais dans la colonie deviennent un enjeu de pouvoir pour maintenir la domination franaise sur la socit coloniale indochinoise. Nous avons choisi trois catgorisations juridiques, une pour chacune des priodes que nous avons distingues en introduction. Ce sont, nos yeux, les plus importantes pour ce qui est du processus catgoriel. -Entre Asiatiques trangers et Blancs dhonneur (1885-1941) Il ne semble pas que les premiers migrants japonais en Indochine aient attir lattention des autorits, quelles soient japonaises ou franaises. Les documents voquant les Japonaises dans les annes 1880 sont des rcits de militaires ou de voyageurs, et elles napparaissent pas encore dans les documents de ladministration coloniale. Nous sommes dans une priode davant la colonisation de Taiwan par le Japon et le pouvoir colonial franais ne sest pas encore intress ce pays. Les seules notes relatives aux Japonais concernent la visite ou le transit dofficiels japonais, et non les populations de migrants. Quant aux catgories juridiques, partir du dcret du 24 Juillet 1864, les Japonais appartiennent thoriquement la catgorie gnrale dAsiatiques. Cette catgorisation reste un prsuppos car les Japonais ne sont jamais nomms dans les textes de loi alors que le dcret distingue plusieurs types dtrangers en fonction dun critre de diffrenciation racialis. En effet, en matire de droit priv, larticle 11 prcise que la loi annamite rgle toutes les conventions et toutes les contestations civiles ou commerciales entre indignes et Asiatiques et la loi annamite rgle galement les crimes et dlits des dits indignes ou Asiatiques . Au contraire, pour les affaires entre Europens, ou Europens et indignes ou Asiatiques , elles relvent du tribunal de premire instance et de la court suprieure de Saigon. Il y a donc trois catgories qui sont indignes , Europens et Asiatiques , dont les deux dernires sont destines aux populations trangres, mais sans quaucun dtail ne soit apport concernant la nature des populations appartenant ces groupes. Pour essayer de rsoudre les problmes crs par le floue de la catgorie Asiatiques de 1864, larrt prsidentiel du 23 aot 1871 nomme les populations qui sont senses en faire partie. Cette liste constitue le fondement de la catgorie administrative Asiatiques trangers, utilise partir du dcret, mais sans pour autant rgler les problmes qui avaient pouss sa promulgation. Cependant, avant le dcret sur les trangers en Indochine du 30 juin 1929, les catgories ne changent pas et les trangers restent diviss entre: - la classe des europens et assimils, comprenant les ressortissants des nations auxquelles on a reconnu la qualit de nation civilise, - les Asiatiques trangers. Reste savoir, o placer les Japonaisdans le systme juridique indochinois? Le Gouvernement colonial commence rflchir cette question partir de 1897, motiv par la demande du Ministre des Affaires trangres japonais douvrir un consulat sur le territoire indochinois et de considrer les Japonais comme des trangers europens. Car la catgorie dAsiatiques trangers prsente des contraintes vexatoires aux yeux du gouvernement japonais et il refuse que ses nationaux y soient soumis. Or, les requtes japonaises ne choquent pas les autorits coloniales car elles concident avec une volution de leurs perceptions sur le Japon. La victoire sur la Chine en 1895 incite les pays occidentaux se repositionner. Les Anglais ouvrent le bal en renonant aux traits ingaux et lextraterritorialit, suivis en 1896 par la France, donnant dans les faits le statut dEuropen en France pour les Japonais. Lintervention du Japon contre la rvolte des Boxeurs en 1900 marque aussi profondment les esprits, mais cest sans aucun doute la signature du trait anglo-japonais de 1902, puis la guerre russo-japonaise de 1904-1905, qui font rellement voluer limage de la puissance du Japon en Asie aux yeux du pouvoir indochinois. En seulement dix ans, les considrations du gouvernement colonial passent de lindiffrence au plus grand intrt. Cependant, malgr ces perceptions dun Japon vu comme civilis, le pouvoir colonial doit jouer avec la sensibilit des autres populations de lIndochine, en particulier les Vietnamiens. Il apparat trs risqu pour le pouvoir colonial de donner un statut dEuropen une population catgorise comme jaune . Les diffrents gouverneurs gnraux craignent que lexemple du Japon ninfluence ngativement les Vietnamiens et ne remette en cause le prestige de la civilisation blanche et la domination franaise. Cette crainte est dailleurs fonde sur des faits, car des nationalistes vietnamiens partent au Japon aprs la guerre russo-japonaise pour y trouver une aide libratrice. Ainsi, nous nous retrouvons face un double discours : une catgorisation juridique et officielle qui sous-tend normalement un certain nombre de contraintes. Ce statut laisse officiellement les Japonais au rang dAsiatique ou de peuple jaune . Mais dautre part, les Gouverneurs gnraux de lIndochine (GGI) refusent que ce statut soit appliqu aux Japonais. En 1901, en raison de la situation morale et politique actuelle de leur pays , le GGI Paul Doumer se renseigne sur la possibilit daffranchir les Japonais de ce rgime dAsiatiques trangers, ce quoi le Rsident suprieur du Tonkin (RST) Julien Fours rpond quil na jamais fait appliquer cette loi aux Japonais. En novembre 1902, le GGI Paul Beau dclare la mme chose, pourtant en mai de la mme anne lintrimaire Broni dans un dossier destin au Ministre des Colonies, nest pas du mme avis : Les Japonais en Indochine sont sous rapport fiscal considrs comme des Asiatiques trangers, de ce fait, ils sont astreints limmatriculation ds leur arrive dans la colonie et doivent payer au bout dun an de sjour un impt annuel de capitation. Ils ne peuvent, en outre, se dplacer sans un permis de circulation  En 1903, le Gouverneur de Cochinchine prcise que les Japonais ne seront assimils des Europens au regard du service de limmigration que sils sont munis de pices didentit. En 1905, le GGI Paul Beau demande de les classer parmi les Asiatiques trangers mais en prcisant de ne pas les astreindre aux taxes qui sy rapportent. La victoire la mme anne du Japon sur la Russie est nanmoins double tranchant car Beau ajoute aussi : On conoit aisment quun peuple arriv ltat de civilisation quont atteint les Japonais revendique toutes les prrogatives auxquelles il a conquis le droit de prtendre, en slevant par un remarquable effort au niveau des tats Europens. Mais le voisinage de ce peuple, son ambition, ses tendances conqurantes dont lopinion publique commence smouvoir juste titre nous obligent ne pas nous dpartir son gard de la plus grande prudence . Enfin en 1908, le GGI Anthony Klobukowsky raffirme que les Japonais nont jamais t considrs en Indochine comme Asiatiques trangers avec la signification particulire donne cette appellation . Comme le montre ces quelques exemples, le positionnement officiel est loin dtre fix malgr la loi. De plus, on se rend compte que lanalyse du texte de loi est insuffisante pour comprendre la ralit de leffet catgoriel, car la question de son application est fondamentale. Enfin, si la situation nest pas claire pour les divers gouverneurs gnraux et autres hauts responsables, elle lest encore moins pour les fonctionnaires qui doivent excuter les ordres et qui ne semblent pas comprendre les raisons qui poussent ne pas appliquer la loi. Nous citerons simplement la dclaration dun mdecin du service des douanes qui en 1912 met un ingnieur japonais au nhabe, le btiment de quarantaine, avec les coolies chinois coutumiers de ce lieu: les Japonais sont des Asiatiques et on doit les traiter comme tel . En 1913, le dcret du 20 aot fait officiellement passer les migrants japonais dans la catgorie dEuropens et assimils. Or, ce dcret est impos par la France lIndochine, car cest le Ministre des Colonies qui oblige le GGI Albert Sarraut tablir ce changement juridique. Dans le climat europen de lpoque, la France ne peut plus se permettre de ngliger la sensibilit dun alli potentiel. Ainsi, ce changement ne vient pas dun dsir du gouvernement indochinois: entre les annes 1890 et ce trait, les pouvoirs indochinois et japonais se livrent, par le biais des catgories, une guerre des races juridique.. Dun ct le pouvoir colonial franais se bat pour sauvegarder lordre tabli de la domination raciale et pour ne pas introduire le doute dans les esprits vietnamiens, et de lautre le Japon se bat pour faire accepter son image et son statut de peuple civilis et non jaune . Le gouvernement japonais se plaint de nombreuses reprises de la situation. Par ailleurs, la catgorie des migrants japonais dans les autres colonies occidentales est officiellement celle des Europensavec des droits bien moins restrictifs que ceux qui leurs sont accords en Indochine. Cependant, il nous semble que ces demandes ne sont pas faites pour amliorer la situation de la population de migrants, mais pour officialiser une certaine image du Japon, car les droits relatifs la catgorie dEuropens et assimils en Indochine sont parfois plus limits que ceux de la catgorie dAsiatiques trangers. De plus, la premire demande de renseignements par le gouvernement japonais sur ses nationaux en Indochine ne date que de 1912, soit bien aprs le dbut du dbat entre les deux gouvernements. La lutte des catgories est clairement une lutte dimage entre tats. La situation de droit flottant dure malgr lapparition de nouvelles lois et lvolution partielle des catgories jusquen 1941. Ce nest quavec linversion du rapport de force entre la France et le Japon en Indochine, lorsque la guerre des races passe dun niveau juridique celui du terrain, que la catgorie des migrants japonais volue. -Japonais, une catgorie part entire (1941-1945) Le 4 mai 1941, faisant suite un accord militaire, un second accord franco-japonais est sign. Celui-ci, caractre conomique, traite aussi du statut personnel des Japonais en Indochine. Il est comparable sur de nombreux points aux traits franco-japonais de 1907 et 1911, qui navaient jamais t tendus lIndochine. Les droits concds aux migrants japonais, certes sous la contrainte militaire japonaise, sont pour beaucoup similaires ceux quils avaient librement acquis, bien avant la guerre, dans la plupart des autres colonies europennes dAsie du Sud-Est. Ainsi, cest davantage le mode dobtention de ces droits que les droits concds en eux-mmes qui ont un caractre particulier. Nanmoins, avec ce trait, le Japon obtient en fait un peu plus que les droits relatifs la catgorie des Europens et assimils. Les Japonais deviennent officiellement une catgorie part entire qui nest ni la catgorie indignes, ni la catgorie des Asiatiques trangers, ni la catgorie trangers europens. La catgorie de Japonais donne accs des droits en Indochine normalement interdits aux trangers . Ce nouveau statut les rapproche des droits jusqualors exclusifs de la catgorie des Franais. Les Japonais sont des migrants avec un statut bien proche de celui des colonisateurs. Administrativement aussi la catgorie de Japonais diffre de celle dtranger, toutes catgories confondues: en dcembre 1941, le gouvernement colonial remet aux Japonais la liste des trangers en Indochine, et les Japonais nen font pas partie. Enfin, de la mme manire que des populations taient catgorises comme assimiles aux Europens, avec cette nouvelle catgorie on assimile des populations trangres en Indochine aux Japonais. Le statut dassimil aux Japonais est principalement utilis pour catgoriser dans un premier temps les populations originaires des pays sous domination coloniale japonaise. Mais ensuite, cela dpasse ces populations et les autorits coloniales utilisent le terme de Japonais locaux pour parler des Vietnamiens qui travaillent pour les Japonais civils ou militaires. Cela confirme lide que la catgorie de Japonais devient une catgorie proche de celle de colon/Franais. Cette situation est loin de convenir au pouvoir de Vichy, comme le montre un courrier de Paul Baudoin, Ministre des Affaires trangres du Gouvernement Ptain, datant de quelques jours avant la signature du premier accord Vichy-Japon du 30 aot 1940. Dans cette lettre, il refuse catgoriquement une assimilation des Japonais aux Franais. La position du gouvernement franais ne change dailleurs pas malgr la signature des accords de 1941. Un rapport du Ministre des Colonies du 10 juillet 1941, qui fait rfrence au statut des Japonais en Indochine considre cela comme une atteinte aux droits souverains de la France. Cependant sur le terrain, de la mme manire que le pouvoir colonial navait pas appliqu la catgorie officielle dAsiatiques trangers aux Japonais, elle poursuit la mme pratique, cette fois-ci au dtriment des migrants. Le consul japonais de Hanoi tmoigne de cette rsistance et se plaint plusieurs reprises de la lenteur de la mise en application des traits par ladministration franaise, lui mme ayant t saisi de nombreuses demandes de ses nationaux qui se plaignent de navoir pas pu obtenir les autorisations ncessaires pour ouvrir leur commerce malgr la signature du trait . Si les militaires japonais soctroient les droits quils veulent sans vritablement se proccuper des textes de loi, pour ce qui est des civils, le pouvoir japonais responsable, en loccurrence le Ministre des Affaires trangres, respecte les accords avec le pouvoir colonial franais. Ainsi, en dpit de lvolution de la catgorie des migrants japonais, la ralit de leur statut volue lentement et ingalement et lon reste toujours dans une ambigut entre un statut rel appliqu et un statut officiel. Enfin, pour ce qui est de laugmentation du nombre de migrants, elle est relle mais reste limite du fait de la difficult dobtention des visas franais auxquels ils restent soumis pour pouvoir rsider dans la colonie, ainsi que de la dgradation des moyens de communication entre les deux pays. Donc, dans les faits, cette nouvelle catgorie laquelle appartiennent les Japonais ne change que relativement peu leur situation en Indochine. Comme pour la priode prcdente, la principale question autour de ces statuts reste leur perception par la socit coloniale, en particulier les Vietnamiens, et les implications sur lexercice du pouvoir par les Franais. Or, si avant 1940, le thme du Japon et de la guerre des races a connu plusieurs priodes fastes, que ce soit avec la notion de pril jaune au moment de la guerre russo-japonaise, ou dans les annes 1920-1930 autour de la question de lexpansion conomique japonaise en Asie, cela demeure pour lessentiel un fantasme des coloniaux europens. Pendant la Seconde Guerre mondiale, cette ide passe du fantasme la ralit. Le Japon dveloppe le thme en Indochine par divers moyens de propagande et tente de lui donner vie dans le quotidien de la socit indochinoise. Entre des mesures qui flattent les Vietnamiens et dautres vexatoires lencontre des Franais, la sret gnrale ne cesse de faire tat des actions japonaises sur ce thme volutionniste de guerre des races et sinquite de la perte de prestige de la France aux yeux des Vietnamiens. Encore une fois, lenjeu de la catgorisation des migrants japonais dpasse de trs loin lintrt des populations concernes et reste au niveau de la construction dune certaine image du Japon (et en miroir des autres acteurs de la socit coloniale) et de son utilisation pour la ralisation de sa politique dexpansion panasiaque dite Aire de co-prosprit de la Grande Asie. - les Tan Vit ou no-Vietnamien (1945-1954) La fin de la Seconde Guerre mondiale marque encore une tape dans la catgorisation des Japonais au Vietnam. Tant pour le pouvoir franais que pour le pouvoir japonais, les migrants japonais redeviennent des trangers en Indochine, et des trangers non dsirs par les autorits franaises. Leur expulsion dIndochine se fait en mme temps que celle des troupes militaires qui doivent tre rapatries. Pour une grande majorit, les populations japonaises dIndochine, contraintes et forces, abandonnent tout et aprs une priode plus ou moins longue dans des camps, retournent au Japon. Cependant, une partie des Japonais refuse ce rapatriement et fait le choix de rester. Depuis le coup de force japonais du 9 mars 1945, de nouveaux pouvoirs sont officiellement prsents en Indochine, il sagit des Vietnamiens. Pour ce qui concerne les Japonais, aprs la fin de la guerre, cest le Vit-Minh qui offre une porte de sortie aux populations qui veulent rester en Indochine. Suite aux dcisions prises lors de la Confrence de Potsdam, le pays est une premire fois divis en deux en septembre 1945 par les troupes de libration allies, avec au Nord linstallation des troupes chinoises et au Sud celles de larme britannique. Entre la dclaration radiodiffuse de lEmpereur signifiant la fin de la guerre pour le Japon et la dmobilisation effective des troupes japonaises plus dun mois sest coul, laissant le temps ceux qui le dsiraient de disparatre dans le maquis. Il y a autant de raisons qui ont pouss ces acteurs rester au Vietnam aprs 1945 que dacteurs eux-mmes et la population concerne rassemble aussi bien des militaires japonais que des migrants qui taient prsents bien avant la guerre. Trois types de populations se distinguent: celles qui continuent la lutte arme contre la France dans les rangs Vit-Minh, celles qui deviennent instructeurs militaires, et enfin celles qui vivent dans les villages avec leur pouse vietnamienne en essayant dchapper au conflit. Cependant la notion de choix, propre chacun, est ici englobe dans un modle daction rationnelle. Dans une logique de march, le pouvoir Vit-Minh va crer une offre par la mise en place dune nouvelle catgorie destine aux trangers et qui chappe aux pouvoirs franais et japonais. Le Vit-Minh a besoin du soutien de combattants expriments, et les Japonais dun moyen de ne pas rentrer au Japon. La catgorie de tan-viet ou no-Vietnamien est cre pour tous ceux, qui dsirent rallier les rangs de larme rvolutionnaire, sans distinction de nationalit. Malgr les apparences qui laisseraient supposer que ce statut donne accs une forme de nationalit vietnamienne, et bien que les no-Vietnamiens adoptent un nom vietnamien, cela ne correspond pas une naturalisation. Le statut est ambigu et, dans la mesure de nos connaissances, na pas t fix par la loi. Il semble que le terme reste une catgorie administrative qui dailleurs est absente de la constitution du 9 septembre 1946. Ainsi, la catgorie reste une catgorie quivalente celle dtranger. Le terme apparat dans les documents du Vit-Minh pour dsigner les Japonais et semble avoir t officialis par son emploi, lusage faisant droit en quelque sorte. Il semble quil a dabord t utilis dans des documents de propagande produits par les rvolutionnaires vietnamiens pour attirer lui des dserteurs la fin de la guerre. Bien quouverte toutes les populations, cette catgorie semble avoir t trs oriente vers les Japonais, les textes de propagande prcits ciblant ouvertement les militaires japonais en voie de dmobilisation. De plus, bien que les chiffres soient trs vagues, les Japonais composent la large majorit de cette catgorie avec environ 5000 individus. Par ailleurs, on peut considrer que cette catgorie fut une russite pour le pouvoir Vit-Minh qui bnficia de lapport considrable de ces populations dans de trs nombreux domaines. Cependant, une fois la lutte contre la France termine, aprs la signature des accords de Gnve au dbut de lanne 1954, le travail des Japonais est termin et le pouvoir nord-vietnamien leur fait comprendre quil est temps de quitter le pays, ils sont redevenus des trangers part entire et nont plus leur place dans la Rpublique dmocratique du Vietnam. Comme les catgories prcdentes qui manaient du pouvoir colonial franais, cette catgorie tente dinstrumentaliser les populations japonaises dans lintrt du pouvoir ayant autorit sur le territoire vietnamien cette poque l. Dailleurs, linverse de la vision idale de communion avec les Vietnamiens telle quelle nous a t dcrite par un des acteurs interviews, les habitudes du pouvoir colonial semblent avoir t contagieuses car dans les documents produits par le Vit-Minh auxquels nous avons pu accder, des demandes de surveillance troite sont faites de nombreuses reprises par des cadres vietnamiens lencontre des no-Vietnamiens. Le pouvoir vietnamien na quune confiance trs limite envers les Japonais et fait ressentir toute la superficialit de la catgorie octroye. Mme si, contrairement au pouvoir colonial, cette catgorisation sintresse ces populations de migrants pour elle mme et non vis--vis du Japon, elle reste bien un moyen de les extrioriser et de faire ressortir leur nature dtranger. Dans chacun des cas prsents, la catgorisation lgale des migrants japonais par les diffrents pouvoirs reste une ralit floue et problmatique. Mais les catgories juridiques ne sont pas les seules sappliquer ces populations, il y a aussi un systme de catgories visuelles dans lequel le migrant joue pleinement sa fonction dacteur social. III-Catgorisations visuelles Par catgorisation visuelle nous entendons un systme de catgorisations qui dpasse le cadre juridique, et qui existe au niveau des acteurs dans le quotidien de la socit coloniale et vietnamienne. Il sagit dun systme dinteractions qui fonctionne partir du visible, avec dune part les perceptions de la socit daccueil sur un groupe de migrants, et de lautre ce que va donner voir le groupe de migrant utilisant dans son intrt les perceptions de la socit daccueil. -Mousm et Bazar Nippon Le systme de catgorisation visuelle est dpendant de la notion de visibilit des migrants japonais dans la socit coloniale. Par divers documents iconographiques, architecturaux, mais aussi textuels nature descriptive, les populations de migrants ont laiss une trace de leur prsence visuelle en Indochine. Ainsi, nous avons essay de reconstituer ce que les migrants japonais donnaient voir de leur prsence. En premier lieu nous pouvons remarquer que llment japonais, divers niveaux, possde des aspects visibles au point quil en devient une spcificit du paysage digne dtre enseigne aux lves des classes primaires: Elles [les sorties sur le terrain] donnaient aux enfants une impression anime de la ralit [] Les sorties sur le terrain devaient se complter par des visites et des promenades dans les foires, les expositions, dans les usines, les ports, les quartiers typiques de la ville, etc. [] Excursions dans la localit: visite des boutiques et magasins japonais, chinois et indiens.. En dehors de ces magasins, mais cela ntait pas enseign aux enfants, le principal lment japonais visible en Indochine tait les prostitues. Dans le langage courant, le terme de mousm va rapidement simposer, emprunt au lexique de Loti, et qui en japonais signifie fille (musume). Cette catgorie nest pas utilise pour dsigner toutes les femmes japonaises mais seulement les prostitues. Ds le dbut, il semble que les femmes japonaises aient fait une grande impression sur la population masculine du Tonkin. Rollet de lIsle, militaire dans la rgion, nous en donne le premier tmoignage en 1885 et nous laisse aussi un croquis de ces femmes: On remarquait fort deux jeunes et jolies Japonaises, qui en costume national, gantes de noir et fumant force de cigarettes, coutaient religieusement et applaudissaient aux bon endroits Lgalement, les maisons de tolrance au Tonkin (dites consulat du Japon pour les maisons japonaises...) ne doivent se distinguer que part laccrochage dune lanterne verte au dessus de la porte et linscription en rouge du numro de la maison et lon ne doit pas pouvoir distinguer de lextrieur lactivit de cette maison. Elles ne sont pas dites closes sans raison. Ainsi, le btiment o les Japonaises exercent ne se distingue pas des autres. Ce sont les Japonaises elles-mmes qui vont se distinguer en utilisant des attributs que lon qualifiera de japonisants. Le costume national cit prcdemment est le principal lment quutilisent ces femmes pour se faire reconnatre comme Japonaises. Que ce soit dans les descriptions trouves ou dans les cartes postales, les femmes japonaises apparaissent comme portant un kimono, avec un obi, une coiffure en chignon, des geta (socques en bois japonaises), et un maquillage blanc avec une pointe de vermillon sur les lvres dans certain cas, cest--dire la panoplie susceptible de ravir tout lecteur de Loti. Et les Japonaises se montrent: accompagnes dune camarade, prend un zidore et fait sa promenade quotidienne. On la rencontre souvent devant la cage des tigres ou la singerie de lorang-outang, au Jardin Botaniqueet Haiphong par exemple sur les bord du Canal Bonnal il y avait toujours des Japonaises pares et fardes qui attendaient devant leur porte . Quand la quarantaine de cartes postales les reprsentant et dites avant les annes 1920, elles tmoignent du fait que les Japonaises sont considres comme un lment pittoresque du paysage colonial, dignes de transcrire une ralit vcue aux amis ou la famille reste en mtropole. Or, si les Japonaises se font reconnatre comme telles, ce nest pas par hasard. Pour des raisons complexes o se mlange le fait quelles sont perues comme plus propres, plus proches de la femme europenne pour lensemble de ses qualits physiques et morales , sans parler de la question de lexotisme et en passant sur les dtails scabreux, elles prtendent en Indochine un statut particulier dans le monde de la prostitution. Sur le territoire colonial franais les Japonaises sont considres comme des prostitues decatgorie suprieure, pratiquant des tarifs en consquence. Ainsi, les prostitues japonaises conservent, voire dveloppent, leur image dlment allogne pour des raisons essentiellement conomiques car elle leur permet dassurer la prennit conomique de leur existence dans la colonie. La production dune catgorie visuelle par les Japonaises sinscrit semble t-il dans une logique de choix rationnel. Et les femmes ne sont pas les seules dvelopper cette stratgie. Les hommes japonais aussi, pour les mmes raisons, construisent une catgorie visuelle, mais qui, linverse des femmes, les rattachent la catgorie des Europens. Les hommes japonais shabillent leuropenne pour ne pas tre confondus avec les Chinois et bnficier du statut dEuropen. De plus, dans le cas de Hanoi, les faades des magasins japonais, bien que situes dans la partie vietnamienne de la ville, sont construites avec les critres esthtiques de la ville europenne et contrastent avec les btiments construits autour deux. Ce premier exemple montre que les populations de migrants, grce un vecteur visuel, savent utiliser le jeu des catgories pour leur propre intrt. Dans la partie suivante nous allons aborder le phnomne de catgorisations visuelles des Japonais en tudiant lexemple des populations non-japonaises. -Qui est qui? Confusions visuelles entre 1940-1945 Avant mme que les troupes japonaises ne traversent la frontire Chine-Tonkin, au moment de la mission de 20 30 personnes envoye par le Japon le mois qui prcde linvasion, le pouvoir colonial sinquite de la visibilit de ces Japonais et demande ce que les militaires du groupe portent des vtements civils. A partir de septembre 1940, la ralit dpasse les cauchemars du gouvernement indochinois et la colonie franaise devient une base pour larme japonaise et un point important de transit pour ses troupes. Inutile de prciser que les dizaines de milliers de soldats qui transitent par lIndochine partir de cette priode ne portent pas de tenue civile, mais bien leur uniforme. Or, le port de luniforme va aussi tre impos aux civils japonais qui doivent tous se vtir avec un costume identique et trs similaire aux tenues militaires: la tenue est de couleur terre de France et peut tre soit un ensemble chemisette et short, soit une tenue plus formelle pantalon et veste sur chemise blanche cravate. Avec bien sr, une casquette trs similaire celle de larme et que lon pourrait comparer aux casquettes portes durant la Guerre de Scession. Ainsi, pendant cette priode aussi les Japonais sont une catgorie visuelle particulire, mais cette fois ci impose par le pouvoir japonais. Or, cette visibilit particulire des Japonais, et surtout le pouvoir confr cette catgorie, vont tre dtourns par dautres populations asiatiques. Certains Vietnamiens, tout comme des Chinois, se dguisent en Japonais. Ce faisant ils entrent dans une nouvelle catgorie visuelle, et mettent profit la peur inspire par cet uniforme pour commettre divers larcins auprs des populations vietnamiennes et franaises qui narrivent pas faire la diffrence entre un vrai et un faux Japonais. A la fin de lanne 1940, les autorits militaires franaises de la colonie demandent tablir un fichier de photos didentits pour reconnatre les Japonais. Mais cela est peine perdue. Les cas de fraudes visuelles ne cessent de se multiplier et les autorits franaises dcouvrent mme une fabrique clandestine de costumes japonais destins tre utiliss pour commettre des crimes . La supercherie visuelle fonctionne et la confusion cre est relle. Toutefois, si des Vietnamiens passent pour des Japonais, linverse a aussi lieu et des Japonais sont pris pour des Vietnamiens. Lors dun incident dans un dancing Japonais de Hanoi, le Takara, les policiers indignes arrtent un Asiatique inconnu quils prirent en raison de lobscurit pour un Annamite. Ils sagissaient en fait de Enso Tosaki, travaillant comme interprte pour la kempeitai, la gendarmerie japonaise. Or, si dans la propagande japonaise de lpoque les ides dunit de la race jaune et autres thmes dune fraternit raciale sont amplement dvelopps, dans la ralit il ne faut pas confondre un Japonais avec un Vietnamien. Cette affaire, pourtant trs mineure, fait couler beaucoup dencre et montre quel point les Japonais attachent une importance leur statut, commencer par leur catgorisation visuelle. Pendant la guerre, la catgorisation visuelle comme Japonais devient un enjeu de pouvoiraussi bien pour les Japonais que pour dautres populations de la socit indochinoise. -Sortir des catgories Comme nous lavons dj expliqu, partir de 1945 des Japonais dcident de rester au Vietnam malgr les contraintes leur interdisant de rsider sur le territoire indochinois. En entrant dans la catgorie de no-Vietnamien ils prennent un nom vietnamien, apprennent la langue et shabillent comme les Vietnamiens. Bien souvent ils ont aussi une pouse vietnamienne et des enfants. En dpit de la prcarit de ce phnomne catgoriel, les migrants entrent nanmoins dans un processus de ressemblance avec les Vietnamiens qui dpasse le niveau purement visuel. Pour le pouvoir vietnamien, la vietnamisation des Japonais est une scurit pour viter quils ne soient trop facilement reprs et rcuprs par larme franaise. Pour les migrants le point de vue est diffrent et ils jouent le jeu sans arrire penses, la majorit dentre eux envisageant leur sjour au Vietnam pour du long terme, sans retour prvu pour le Japon. Concernant la visibilit des Japonais cette poque, lun des derniers survivants de ces migrants, M. Kamo me faisait remarquer en me montrant une photo des Japonais au Nord-Vietnam prise en 1950 quil tait impossible de visuellement distinguer les Japonais des Vietnamiens. Cette notion, quoi que subjective, est par ailleurs constamment revenue dans le discours des diffrents acteurs japonais que nous avons rencontrs. A partir de 1954, lorsque le pouvoir vietnamien dcide dcarter des Japonais, plusieurs cas se prsentent: une partie va rentrer au Japon presque aussitt aprs le dbut des pressions (ce sont gnralement les Japonais qui ont servi dinstructeurs militaires pour le Vit-Minh), une autre partie va migrer vers le Sud-Vietnam, il sagit apparemment des Japonais qui taient au Vietnam avant la Seconde Guerre mondiale, et enfin certains vont essayer de rester et vivre au Nord. Les rapatriements continuent nanmoins jusquen 1975, car malgr leur dsir de rester au Vietnam, les conditions de vie deviennent bien souvent trop difficiles supporter. Le retour au Japon apparat donc comme une meilleure solution, les gouvernements japonais et vietnamiens font petit petit des efforts pour accepter le rapatriement de ces Japonais avec leur pouse vietnamienne et leurs enfants. Pourtant, tous les Japonais ne quitteront pas le Vietnam. De ces derniers on ne sait que peu de chose et cest dailleurs ce qui leur a permis de rester. Pour ces acteurs, la catgorisation a trop bien fonctionn et lintgration visuelle et sociale dans la socit vietnamienne a t assez pousse pour quaucun pouvoir ne puisse les retrouver. Ainsi, des acteurs ont russi sortir du jeu des catgorisations et gagner le droit de devenir des lments part entire de la socit quils avaient choisie. Conclusion En guise de conclusion, nous voudrions simplement dire qu travers les exemples exposs de catgorisations sexerant sur les populations japonaises dIndochine, il semble que le pouvoir colonial franais ait utilis les catgorisations quasi exclusivement comme un moyen de maintenir son image de race dominante et ne pas mettre en pril lquilibre du systme colonial. Le Japon a dans un premier temps utilis ces catgories pour se hisser dans lchelle des races. Il a ensuite renvers le systme de valeurs son avantage pendant la Seconde Guerre mondiale. Cependant, nous avons essay de montrer que dans ce que nous pourrions appeler cet impossible Vietnam , les migrants japonais dveloppent des stratgies dintgration visuelle dans la socit coloniale indochinoise pour contrer les catgorisations destines leur donner un statut infrieur et extriorisant dtranger fond sur des critres raciaux. Ainsi, nous pensons que la possibilit de dpasser les assignations raciales  prend naissance dans des espaces ambigus existant entre le texte de loi et son application, marges dans lesquelles des phnomnes interactionnels complexes tel que celui de lutilisation des catgories visuelles se dveloppe et peut tre utiliss comme un outil de rsistance par les migrants. Dans le cas de la relation visuelle que nous avons tudi, cet espace est celui de linteraction entre la catgorisation visuelle construite par la socit daccueil et de ce que nous pourrions qualifier de visibilit de la diffrance, visibilit non fixe que le migrant peut faire voluer en fonction de certaines stratgies. Le jeu entre le donn voir et le visible peru permet certains migrants de dtourner les dfinitions identitaires telles quelles sont penses et imposes par les pouvoirs et, dans certains cas, en utilisant cela de faon paroxystique, les migrants russissent aller au-del des systmes de catgorisations, et par le fait, disparatre de la vision des tats, tout comme celle des chercheurs.  ROLLET de lIsle, Tonkin et mers de Chine 1883-1885, Paris, Plon 1886, p.274-273.  ISHIZAWA Yoshiaki, Les quartiers japonais dans lAsie du Sud-Est au XVIIe sicle in, FOREST Alain, Nguyn The Anh, Guerre et paix en Asie du Sud-Est, Paris, LHarmattan, 1998, p.5-94. Le Than Koi, Histoire du Vietnam des origines 1858, Paris, Sudestasie, 1992, p.267-286.  Littralement ce terme signifie enchainement du pays. Il est utilis pour qualifier la priode d isolement relatif que le Japon connait partir du XVIe sicle. Cette priode dure jusqu en 1858.  La famille Tokugawa occupe les fonctions de chef du gouvernement militaire pendant 15 gnrations entre 1603 et 1867. 0  BOUILLEVEVAUX C.E., L'Annam et le Cambodge, voyage et notices historiques, Paris, Victor Palme Editeur, 1874, p.111.  Cette priode dbute en 1868.  ISHIKAWA Tomonori, Nihon imin no chirigakuteki kenkyk (Etudes gographique de l migration japonaise), Ginowan, YMjushorin, 1997, p. 49.  L migration est considre comme sponsorise quand elle entre dans le cadre d accords d tat tat, celle sous contrat correspond des flux spcifiques, encadrs par des contrats entre l tat japonais reprsent par des bureau de recrutements et des entreprises l tranger (gnralement entreprises minires ou bien des plantations).  Ce chiffre n inclut pas les populations des colonies japonaises.  Imin kenkyk kai Ken, Nihon no iminkenkyk, dMkM to mokuroku (Etudes japonaises sur les migrations, tendances et bibliographie), Tokyo, Nichigai asoshietsu, 1994, p.17-29.  IRIE Toraji est un des principaux acteurs de la construction de cette ide. Il travaille aux archives du Ministre des Affaires trangres japonais. Il est le pionnier de lhistoire de limmigration japonaise, voir IRIE Toraji , HMjinkaigaihattenshi (Histoire de l expansion outre mer des Japonais), Tokyo, HarashobM,1981, 2 volumes. Edition originale publie en 1936 et 1938.  KOSAKU Yoshino: The Discourse on Blood and Racial Identity in Contemporary Japan in Frank DIKOTTER (dir.): The Construction of Racial Identities in China and Japan. Londres : Hurst, 1992, p.199-211.  WEINER Michael, Race and Migration in Imperial Japan, Londres, Routledge, 1994, p.8.  Nous pouvons aussi noter linfluence considrable de la pense de Spencer la fin du XIVe/dbut XXe sicle au Japon.  KODAMA Masasuke, KokusekihMron (Thories juridiques de la nationalit), Tokyo, HiroryMsha, 1933.  ISHIKAWA Tomonori, op.cit., p.115.  Cette rgion est l poque qualifi de Nan yM, ce qui signifie Pacifiques Sud.  L ouvrage prcit de Kodama ainsi que sa rdition en 1937 sous le titre de ShinkokusekihMron (Nouvelles thories juridiques de la nationalit- ce deuxime opus reprend les lments principaux du prcdent mais traite en plus du cas de la Mandchourie), sont deux exercices de style pour dmontrer juridiquement les liens entre les migrants japonais et le Japon, en dautre terme comment un migrant japonais reste juridiquement japonais dans toutes sortes de situations.  Pour plus de dtails voir louvrage pionnier de YANO Tooru, Nanshin no Keifu (Gnalogie du Nanshin), Tokyo, ChkM Koron Sha, 1975 et SHIMIZU Hajime, Southeast Asia in Modern Japanese Thought, Nagasaki, Nagasaki Prefectural University Press, 1997.  SHIRAISHI Saya, SHIRAISHI Takashi, The Japanese Colonial Southeast Asia, volume III, Ithaca, New York, Seap Cornell University, 1992, p.7-8.  Documents du Centre des Archives dOutre Mer(CAOM) : CAOM Gouvernement Gnral de lIndochine (GGI)/F72/07734 Rgime des Japonais en Indochine, 1900-1902. CAOM Fonds Gernut (GER)/33 Indochine, enqute n6 sur les Europens et assimils, 1937-1938: Service de lattach commercial de France au Japon, chronique mensuelle, Tokyo, mai 1941, p.9. KASHIWAGI Takuji, Senzenki FuransuryMindoshina ni okeru shinshutsu no keitai, (Formes de la pntration japonaise en Indochine franaise avant la Seconde Guerre Mondiale), Ajia Keizai (Economie asiatique), Vol XXXI n3, 03-1990, pp.78-97, p.87.  YAMAGUCHI Eiko, FutsuryMindoshina ni okeru hMshM ---zakka yunyk hanbai-urushi-yushutsushM --- no yakuwari , NichifutsukyMdM shihai mae no nihonjin shakai (Le rle des commerants japonais en Indochine franaise import-export, bazars, laque, la socit japonaise avant la double domination franco-nippone), Nippon teikoku wo meguru jinkMidM no shosMkenkykjosetsu (Introduction aux tudes sur les mouvements de populations dans l Empire japonais), Nihon imin gakkai 2004 nendo workshop hMkokusho (Rapport de l atelier annuel de l association de recherche sur limmigration japonaise 2004), 2006, pp.308-328, p. 315.  Dans un documentaire dEric Deroo, diffus sur Arte en mars 2008 et concernant les femmes asiatiques, lauteur dclare en montrant des cartes postales de Japonaises en Indochine que ces prostitues taient des Vietnamiennes dguises en japonaises. Cette assertion est errone, il sagit de femmes japonaises, lesdites karayuki san que lon retrouve la mme poque dans toutes les colonies europennes dAsie du Sud-Est.  Nom utilis au Japon pour catgoriser ces femmes et qui signifie aller lEst. Elles exercent la profession de prostitues et constituent lessentiel des migrants japonais avant les annes 1920 en Indochine. Certains migrants masculins originaires des mmes rgions et arrivs avec la mme vague migratoire se qualifient parfois eux aussi de karayuki masculin.  Cest dire avec un consul japonais, car il y a un consulat honoraire avant cela, avec un consul franais.  Les rapports du Cabinet militaire de lIndochine font tat de lvolution du nombre de troupes militaires japonaises, trs fluctuant en fonction des mois voire mme des semaines. Le nombre de civils est difficile dterminer, il apparat dans les archives franaises par le biais des lieux de rsidence des familles japonaises (adresses) dans les villes, mais cela reste trs imprcis. Pour ce qui est des chiffres japonais, les donnes du Ministre des Affaires trangres japonais sarrtent en 1941.  Entretien avec Kamo Takuji (Ancien instructeur militaire au Tonkin entre 1945 et 1954), Ome, 2 Mai 2007.  Par exemple, voir le dossier CAOM GGI/F179/9284, Voyage du Prince japonais Komatsu, 1887.  GIRAULT Arthur, Principes de colonisation et de lgislation coloniale, Paris, Sirey,1929, Tome 2, p.422; SAMBUC Henry, De la condition juridique des trangers en Indochine, Paris, Comit du commerce, de lindustrie et de lagriculture de lIndochine, Dubois et Bauer, 1920, p.3-4 et CORRE Armand, Lethnographie criminelle, Paris, C. Reinwald et Cie, 1894, p.355.  La ncessit de dterminer de manire plus prcise la port du mot asiatique est demande par dpche ministrielle du 2 septembre 1870. Recueil de lgislation, de doctrine et de jurisprudence coloniale, Tome III, 1900, p.80.  Arrt prsidentiel du 23 aot 1871, article unique:les Asiatiques qui, aux termes du dcrets du 23 juillet 1864,sont soumis dans ce dcret la loi annamitesont: les Chinois, les Cambodgiens, les Siamois, les Chams, les Stiengs, les sang-mls (Malais de Chaudoc). Tous les autres individus quelque race quils appartiennent sont soumis la loi franaise. CAOM fonds du Ministre des Colonies (SOM)/158 Statut personnel accord aux diverses catgories dtrangers, 1908. Courrier du Gouverneur gnral de lIndochine au Ministre des Colonies, Saigon, 21 fvrier 1908.  CAOM GGI/F70/42293 Arrt de promulgation et texte du dcret du 30 Juin 1929 et du 31 aot 1933, 1929-1933. Cet arrt relance le dbat sur la catgorie dAsiatique et une nouvelle division qui existait pralablement dans les faits apparat dans la loi avec Asiatiques trangers assimils aux indignes et Asiatiques trangers assimils aux Europens . Sur ce point voir CAOM GGI/F7/42315 Application du dcret du 30 juin 1929 aux asiatiques non numrs par larrt prsidentiel du 23 aot 1871, 1929.  CAOM SOM/158 Statut personnel accord aux diverses catgories dtrangers, 1908. Courrier du GGI par intrim Alphonse Bonhoure au Ministre des Colonies, Saigon, 21 fvrier 1908.  CAOM SOM/NF/B04/2002(1) Consulat du Japon, 1897-1918.  CAOM SOM/NF/B04/973 Situation des Japonais en Indochine, 1901-1911. Archives du Ministre des Affaires trangres japonais (GAIMUSHO): GAIMUSHO 3-9-4-62 FutsuryMindoshina nykkoku narabi naichi ryokM kankei zakken 1904-1912 (Compilations des documents en relations avec les voyages et les entres en Indochine franaise). Par exemple le paiement de taxes spcifiques et des mesures de quarantaine, sans parler du fait dtre assimil aux Chinois.  GAIMUSHO 3-9-4-62 FutsuryMindoshina nykkoku narabi naichi ryokM kankei zakken 1904-1912 (Compilations des documents en relations avec les voyages et les entres en Indochine franaise). Les traits ne sont pas tendus l Indochine.  Rappelons que ce trait d alliance militaire entre le Japon et lAngleterre intervient deux ans avant la dtente entre la France et lAngleterre et que ce pays europen est encore cette poque considr comme un concurrent et un ennemi plus que potentiel.  VIE Michel, Le Japon et le monde au XXe sicle, Paris, Masson, 1995, p.4-14.  Il sagit du mouvement vers lEst, avec comme leader Phan Boi Chau et Phan Chu Trinh.  CAOM GGI/F72/7734 Rgime des Japonais en Indochine,1900-1902.  CAOM SOM/NF/B04/973 Situation des Japonais en Indochine, 1901-1911.  Idem.  CAOM GGI/F721/20040 Application aux Japonais des rglements relatifs lmigration, 1903.  Idem.  CAOM SOM/NF/B04/0973 Situation des Japonais en Indochine, 1901-1911.  CAOM SOM/NF/B05/158 Statut personnel accord aux diverses catgories dtrangers, 1908.  GAIMUSHO 3-9-4-62 FutsuryM Indochina nykkoku narabi naichi ryokM kankei zakken 1904-1912 (Compilations des documents en relation avec les voyages et les entres en Indochine franaise).  CAOM SOM/NF/971 Etat des biens et des personnes, 1915. Le GGI Albert Sarraut accorde le traitement de la nation la plus favorise aux fonctionnaires et sujets du Japon en Indochine pour tout ce qui concerne leur personne et la protection de leurs biens.  Il sagit de la pense du dotsu a ron (la sparation avec lAsie) de Fukuzawa Yukichi, devenue ensuite politique nationale.  CAOM SOM/NF/971 Etat des biens et des personnes, 1915.  CAOM GGI /F7/42298 Interprtation des professions indiques larticle 23 du dcret du 30 Juin 1929, 1929.  Notamment en ce qui concerne les droits de proprit.  GAIMUSHO 3-9-4-62 FutsuryM Indochina nykkoku narabi naichi ryokM kankei zakken 1904-1912 (Compilations des documents en relation avec les voyages et les entres en Indochine franaise).  CAOM SOM/NF/2750 Relations franco-japonaises, traits, 1941.  Ces deux traits donnent en outre le statut de la nation la plus favorise avec notamment des droits conomiques et des droits de proprits importants.  CAOM GGI/54208 Consulat de France Batavia, Assimilation des Japonais aux Europens dans les Indes nerlandaises, 1908. CAOM GGI/F7/42281 Statut des Europens et Asiatiques trangers dans les possessions europennes dAsie, 1927. GAIMUSHO 3-9-4-62 FutsuryM Indochina nykkoku narabi naichi ryokM kankei zakken 1904-1912 (Compilations des documents en relation avec les voyages et les entres en Indochine franaise).  Ces catgories apparaissent dans le dcret de 1929. CAOM GGI/F7/42315 Application du dcret du 30 juin 1929 aux Asiatiques non numrs par larrt prsidentiel du 23 aot 1871, 1929.  CAOM SOM NF/2750 Relations franco-japonaises, traits, 1941.  Rappelons au passage que les Vietnamiens nauront le statut des Europens qu partir de la constitution de lUnion Indochinoise de 1946. CAOM Haut Commisariat lIndochine (HCI) /Conspol/165.  CAOM Rsidence Suprieure du Tonkin (RSTNFNF)/6970 Activits des Japonais, incidents, relations franco-japonaises, 1941-1942.  CAOM RSTNF/6966 Etat d'esprit de la population au regard de la prsence japonaise, 1940.  CAOM HCI/Conspol /161. Utilis en 1944.  CAOM SOM/NF/1143 Rapport franco-japonais, accords de 1940-1943, 1940-1943. Tlgramme du 25 aot 1940.  CAOM SOM/NF/2749 Situation de lIndochine, 1941-1944.  CAOM RSTNF/7081 Activits des Japonais,1941-1944.  CAOM SOM/NF/2749 Situation de lIndochine, 1941-1944.  Avant 1941, ils avaient des drogations qui leur permettaient davoir des droits hors de leur catgorie. Aprs 1941, lapplication de leurs nouveaux droits reste relative.  Voir par exemple : SEVIGNY J., LIndochine et les vises japonaises , Revue franaise de ltranger et des colonies, Paris, n314, fvrier 1905, p.66. CASTEX Raoul, Le pril japonais en Indochine, Paris, Charles Lavauzelle, 1903, ou encore PEROZ lieutenant-colonel, France et Japon en Indochine, Paris, Chapelot &Cie, 1906.  CAOM GGI/F7/42345 Renseignements transmis par le dpartement des colonies, Japon, 1931. CAOM GGI/42469 Politique dexpansion, guerre conomique, doctrine Monroe asiatique, vises imprialistes, 1933-1934. En octobre 1933, le GGI Antoine Pasquier dans un courrier destin au Ministre des Colonies dclare au sujet des Japonais que son dvouement aux intrts du pays joint ses qualits raciales de patience et de ruse rend tout migr japonais apte se transformer du jour au lendemain en agent de renseignements ou despionnage des plus actifs .  CAOM HCI/Conspol/126 et 161.  NAMBA Chizuru, Occupation, colonisation et culture en Indochine, 1940-1945 : rivalit et accommodements franco-japonais, Thse de Doctorat, Universit Lumire Lyon 2, 2006, pp. 155-315.  Entre autres, protection de certains Vietnamiens vis vis des autorits franaises pour des questions de droit commun ou bien encore linterdiction de certains restaurants japonais aux Franais. Les rapports de la Sret font tat de nouveaux cas quotidiennement. CAOM RSTNF/7081 Activit des Japonais, 1941-1944 et CAOM HCI/Conspol/226Japonais en Indochine.  CAOM HCI/375 Affaires japonaises, dserteurs.  CAOM HCI/Conspol/10 Activits japonaises. La quasi totalit des Japonais prsents avant la guerre ne veulent pas rentrer au Japon et font des demandes pour tre autoriss rester en Indochine. Une fois rapatris au Japon, ils demandent pouvoir revenir sinstaller en Indochine. ODA Michel, Lettre de Kyoko, Hanoi, le 22 aot 1945. Archives prives. Ce document de Kyoko Oda sadresse son frre Michel. Tous deux sont ns Hanoi et leur pre a immigr au Tonkin au dbut des annes 1910. Cette lettre fait clairement tat de lespoir de pouvoir rester vivre en Indochine.  FURUYAMA Komao, Fune wo machinagara (En attendant le bateau), Tokyo, Fukutake shoten,1990. Cet ouvrage est le rcit de lexprience romance de lauteur dans les camps indochinois avant et pendant son rapatriement. Entretiens Oda Michel, Tokyo, 9 mars 2007 et Kameyama Tetsuzo, Tokyo, 14 juin 2007. Les derniers bateaux partent en mars 1946.  La dmobilisation et le dsarmement des troupes japonaises commencent vers la mi-septembre. Les acteurs interrogs on t dmobiliss en octobre 1945.  Par exemple le refus de la dfaite, celui dchapper aux tribunaux, celui de rester vivre au Vietnam avec sa famille vietnamienne, la peur de la situation dans le Japon daprs guerre etc.  OKA Kazuaki, Indoshina sensM no naka no Nihonjin (Les Japonais dans la Guerre d Indochine), Tokyo, Mmoire de matrise, Universit de Tokyo, 1994. Ce travail essentiellement bas sur un travail d entretien avec les acteurs qui taient encore en vie cette poque prsente une grande diversit de cas dans les raisons des choix, ce qui est notre avis reprsentatif des populations restes au Vietnam aprs 1945.  CHONG Dennis, Rational Choice theorys Mysterious Rivals, Critical Review, 19 (1-2), 1995, p.37-58 :La thorie du choix rationnel est base sur lhypothse que les gens choisissent, dans les limites de leur savoir, les meilleurs moyens disponibles afin de raliser leurs buts. Ils sont prsums tre rationnellement instrumentaux, ce qui signifie quils entreprennent des actions non pour ces actions en elles-mmes, mais seulement dans la mesure o elles peuvent leur assurer les fins dsires, typiquement prives.  CAOM /98 Japonais/Vit-Minh, CAOM SOMNF /1249 Les Japonais en Indochine depuis le 15 aot 1945.  Le Ministre des Affaires trangres japonais cre la catgorie de zanrykhMjin (nos gens qui sont rests) pour les Japonais qui restent dans les diffrents pays d Asie du Sud-Est aprs 1945. GAIMUSHO A'1.2.1.12 Nihon/Vietonamuminshu (Japon/Vit-Minh)  CAOM HCI/198 Japonais/Vit-Minh et entretien avec Kamo Takuji, Ome, 2 Mai 2007.  CAOM HCI/198 Japonais/Vit-Minh.  GOSCHA Christopher, Allis tardifs: les apports techniques des dserteurs japonais au Vit-Minh durant les premires annes de la guerre franco-vietnamienne , Guerres mondiales et conflits contemporains, n202-203, 2002, pp. 81-109.  Entretien Kamo Takuji, Ome, 2 Mai 2007. M.Kamo a travaill comme instructeur militaire pour le Vit-Minh entre 1945 et 1954. Daprs lui ce serait sous la pression de la Chine que le gouvernement Nord Vietnamien aurait agi en 1954.  Idem.  CAOM HCI/198 Japonais/Vit-Minh.  Notre reconstitution est rendue possible grce lutilisation de cartes postales, des photos prises lpoque, ou bien encore de larchitecture des btiments parfois encore visible aujourdhui, mais aussi des descriptions dans des ouvrages et documents darchives, ainsi que des entretiens raliss en France et au Japon. Elle reste nanmoins limite.  CERVETTI Frdric, Lenseignement de lhistoire et de la gographie en Indochine durant la colonisation franaise, 1874-1940, Aix-en-Provence, Mmoire de matrise, 2002, p.61. Daprs le Bulletin gnral de linstruction publique, 2me anne, N7, mars 1923, p.114. (CAOM GGI/20889). Cette citation appartient une liste de conseils pour un bon enseignement de la gographie dans les coles franco-indignes de lIndochine, par E. de Rozario, professeur dhistoire et de gographie Hanoi. P. 53: les mthodes descriptives et dmonstratives prsentaient lavantage, selon E de Rozario, de fournir la connaissance des mots mais aussi des ralits et de montrer les diffrentes formes dactivits humaines, artistiques et scientifiques.  Idem, p.62, dtails des conseils donns pour la 2 anne denseignement primaire suprieur.  ROLLET de lIsle, Tonkin et mers de Chine 1883-1885, Paris, Plon 1886, p.273.  Archives Nationales du Viet-Nam1 (ANVN1) RST/D638/1990 Rglementation des maisons de tolrance Nam-Dinh, 1901. Arrt du 28 avril 1886, pour la ville de Haiphong.  COLNEY De, Anne, Lamour aux colonies, Paris, Librairie Astra, p.37. Louvrage non dat est en fait la rdition court dun ouvrage paru sous le nom de Lethnologie du sens gnitale par le Docteur Jacobus, en 1893, pseudonyme dun chirurgien de larme franaise, le docteur Jacob Sutor.  KASHIWAGI Takuji, Betonamu no karayuki san (Les karayuki san du Vietnam), Rekishi to jinbutsu (Histoire et personnages), Tokyo, ChkMkoronsha, n10, 1979, pp.208-215, p.210.  Le maquillage n apparat pas sur les photos mais dans des textes comme dans COLNEY De, Anne, L amour aux colonies, op.cit., p.38.  COLNEY De, Anne, L amour aux colonies, op.cit., p.39.  TOURNOIS LAFAILLE Ccile, Souvenir de ma vie, Editions Papaito, 1998, p.5. Ce quoi lauteur ajoute, Quand jai t adulte jai compris ce qutaient ces femmes, mais cette poque javais une grande admiration pour elles. . Les Japonaises font la fentre. Cela apparat dans dautres ouvrages comme LAURENT Emile, Les nuits de Bangkok, Archives danthropologie criminelles, de criminologie et de psychologie normale et pathologique, Nouvelle srie, Tome 22, 1907, pp.599-605.  VINCENT Thierry, Pierre Dieulefils: Photographe, diteur de cartes postales en Indochine, 1997, voir le tableau analytique srie 2A. Ce chiffre a t tabli partir de la collection prive de M. Olivier Auger.  Une carte traduit trs bien cela, il y est crit en grosses lettres Saigon. A linterieur des lettres il y a des photos de la ville comme la cathdrale et dautres lieux clbres. Il y a aussi deux photos de femmes japonaises.  COLNEY De, Anne, Lamour aux colonies, op.cit., p.38.  LAURENT Emile, Les nuits de Bangkok , Archives danthropologie criminelle, de criminologie et de psychologie normale et pathologique, Nouvelle srie, Tome 22, 1907, pp.599-605, p.600. COLNEY De, Anne, Lamour aux colonies, op.cit., p.39. Ce nest pas le cas pour les karayuki de Singapour ou des Indes Nerlandaises, voir WARREN James Francis, Ah-ku and the Karayuki-san, Prostitution in Singapore, 1870-1940, Singapore, Singapore University Press, 1993, p.258 et YAMAZAKI Tomoko, Sandakan Brothel n8, an Episode in the History of Lower-class Japanese Women, New York, M.E. Shape, 1999, p. 63.  Une nuit cote 6 piastres, soit un prix quivalent aux services de 6 prostitues vietnamiennes. COLNEY De, Anne, Lamour aux colonies, op.cit., p.39.  La raison identitaire nationaliste pourrait aussi expliquer cela, mais elle nest pas apparue dans les documents consults.  Diverses photos attestent de cela. Et, KASHIWAGI Takuji, Betonamu no karayuki san (Les karayuki san du Vietnam), op.cit., pp.208-215, p.210. Dans les dossier CAOM RSTAF/F735/36616 /1919-1923/Bulletin sret signalant passage de Japonais au Tonkin. Lettre du Lieutenant Ano, 5 fvrier 1921. Ce militaire qui rside au Tonkin fait un rapport sur la situation des Japonais en Indochine. Il donne plusieurs recommandations concernant la vie dans la colonie dont celle ci: il ne faut pas shabiller la japonaise .  KAJIWARA Hoto, TMnan yuki (Rcit de voyage au Zhuangzim), Taiwan, 1913, p.98. Un certain nombre de ces btiments sont encore observables sur le terrain actuellement comme le bazar Watanabe Hanoi.  CAOM CM 552 Menaces japonaises sur les Mers du Sud, 1939-1940.  Entretiens M. Ootani, Osaka,19 dcembre 2007 et M.Yamamoto, Osaka, 21 juin 2007. En raison de lusure des costumes et de la pnurie cre par la guerre, les civilsjaponais sont autoriss porter des tenues civiles lorsque leur uniforme civil est en trop mauvais tat.  CAOM RSTNF/6970 Activits des Japonais, incidents, relations franco-japonaises, 1941-1942.  CAOM Cabinet Militaire (CM)/765 Activits des Japonais, 1940.  CAOM RSTNF/7061, Bulletins quotidiens de la Sret, 1942. Divers cas pour 1942. CAOM RSTNF/6968 Activits japonaises, 1942-1945. CAOM/HCI Conspol 161 Cochinchine rapports de la sret, tout au long de lanne 1943 nous constatons des extorsions de fonds avec le mme systme.  CAOM RSTNF/6966 Etat d'esprit de la population au regard de la prsence japonaise,1940.  CAOM RSTNF/6970 Activits des Japonais, incidents, relations franco-japonaises, 1941-1942.  CAOM RSTNF/7081 Activit des Japonais, 1941-1944.  Puisque le pouvoir Vietnamien dcide de mettre rapidement fin cette aventure.  CAOM HCI /198 Japonais/Vit-Minh.  OKA Kazuaki, Indoshina sensM no naka no Nihonjin (Les Japonais dans la Guerre d Indochine), op. cit., p.38. IKAWA Kazuhisa, Betonamu dokuritsu sensM senka Nihonjin no shiseki ni tomozuku nichietsu no arikata no kansuru kenkyk (Etudes nippo-vietnamienne sur les Japonais qui ont particip la guerre d indpendance du Vietnam), Tokyo Foundation Research Report, No. 14, 2005.  Entretien Kamo Takuji, Ome, 14 mai 2007.  Idem.  Entretien Oda Michel, Tokyo, 9 mars 2007.  GAIMUSHO Micro K 0048 Kita betonamu zanrykhMjin hikiage kankei (En relation avec le rapatriement des Japonais rests au Nord Vietnam). Et, OKA Kazuaki, Indoshina sensM no naka no Nihonjin (Les Japonais dans la Guerre d Indochine), op. cit.  Celles et ceux que l'on peroit comme autres se voient imposer l'altrit radicale de leur appartenance suppose un groupe phnotipiquement ou historiquement constitu頻, dans FASSIN Didier, FASSIN Eric, De la question la question raciale? Reprsenter la socit franaise, Paris, La Dcouverte, 1996, p. 9.  Pour reprendre le terme de Derrida. (Pour une exploitation du concept dans le contexte du visuel voir MIRZOEFF Nicholas, Diaspora and Visual Culture, London, Routledge, 2000, p. 6.)     PAGE 16 PAGE 1  k 1 S T  ୗ{g[F(jHhYFhRr0JOJQJUhRrOJQJnHtH'HhWFhBchRrhBcOJQJHhWFhRrOJQJHhQFhRrOJQJ+jHhTFhRr0J6OJQJUhRr6OJQJjhRr0JOJQJUjhRrH*OJQJUHhhRrOJQJhRrOJQJhRrCJ$OJQJhRrCJ$OJQJnHtH+ijklmn{|}, lCkylm$ ) N a%s8!#a$$ ) N a%s8!#a$MOPP  ^_ef ǪrrfhRrB*OJQJphHhhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJ!HhFhRrhF\OJQJhRrOJQJmHsHHhhRrOJQJHhFhRrOJQJhRrOJQJ'jHhFhRrH*OJQJU$ l&'Z[PZ !!!!?"D""""ƼƮƮƮƠƮƠƒƮƂtk]kƮHhFhRrOJQJhRr6OJQJHhFhRrOJQJHhFhRr6OJQJjhRr0JOJQJUHhhRrOJQJjhRrH*OJQJUhRrCJ$OJQJhRrOJQJhRrB*OJQJph$HhFhRrB*OJQJph$HhhRrB*OJQJph#h ;MN#####j&++++.=2==$ ) N a%s8!#a$""0#1#[#\###V$W$=%B%]%^%%%&&&&&"','/'0'<'@'''k(l(((K)L)>*H*d*e*f*g***+쿴ށsHhFhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJhRr6OJQJhF\hRrOJQJ!jhF\hRr0JOJQJUHhhRrOJQJjhRrH*OJQJUhRrOJQJhRrOJQJnHtH+++++,,--R/T/O0d022222222445555R6S68888(9,9-95969994:=:@<A<C=D==隌~HhhRrOJQJHhuFhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJhRr6OJQJHhhRrOJQJjhRrH*OJQJUhRrOJQJHhhRrOJQJ-==>>\>`>d>q>>?^?_?f?@@A A=ABAAAAAAAAAB,B{B|BBBBBBBBBCCCCC7F駙}}}oHhhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJHhyFhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJhRrCJ$OJQJhRrOJQJHhhRrOJQJ+=<>=>>>\>]>_>EFFFFF;IOO'PHPIPUY[[$ ) N a%s8!#^a$$ ) N a%s8!#a$7FDFFFFFFFFFGG5G6GHHIIN?N@NLNVNbNiNjNkNܾ갢ꔀrdVHVH:Hh8fhRrOJQJHh6fhRrOJQJHh4fhRrOJQJHhBfhRrOJQJHh+fhRrOJQJ'jHh*fhRrH*OJQJUHhAfhRrOJQJHh;fhRrOJQJHh*fhRrOJQJhRr6OJQJ(jHh;fhRr0JOJQJUHh)fhRrOJQJhRrOJQJjhRrH*OJQJUkNNNNNNOOPOQOROVOOOOOO.P/PDPEPFPqPPPQQQ´ЦЕдЋ{k]OHhfhRrOJQJHhDfhRrOJQJjhRrCJH*OJQJUHhFhRrCJOJQJhRrCJOJQJ!HhBfhRrhF\OJQJHh цhRrOJQJHhhRrOJQJjhRrH*OJQJUhRrOJQJhRr6OJQJHhhRr6OJQJHh4fhRrOJQJQQQQQ:R;R{S|SSSSSTTTTTUU U!UUU@VAVVVVVVVVVVgWhW|W}WWW X!XMXߵߧߧߧߙ߉{{{{ߵHhhRrOJQJHhhRr6OJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJjhRr0JOJQJUjhRrH*OJQJUHhhRrOJQJhRrOJQJhRr6OJQJHhܪfhRr6OJQJ+MXNXRXXXYY.Y/Y;Yiii}}oh'ThRrH*OJQJaJHhhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJHhhRrOJQJhRr6OJQJHhhRr6OJQJjhRrH*OJQJUHhhRrOJQJHhhRrOJQJhRrOJQJ&iijj+jnjojjjkkulwllllmmmmn5n6n_o`oooyoooNpOpdppppв~p`HhD&hRr6OJQJHhD&hRrOJQJHhޥhRrOJQJHhC&hRrOJQJhRrCJOJQJjhRrH*OJQJUjhRr0JOJQJUHh¥hRr6OJQJhRr6OJQJHhhRr6OJQJhRrOJQJHh¥hRrOJQJ"ppppp qq,q/q0q7qkqlqtquqqqqqqqq;rm.<ʵn[[[H%HhUFhBchRrCJnHtH%Hh FhBchRrCJnHtH-HhFhBchRrCJmH nHsH tH%Hh FhBchRrCJnHtHHhFhRr%Hh FhBchRrCJnHtH(Hh FhBchRrCJnHo(tHHhTFhBchRrCJ*jHhTFhBchRr0JCJU hRr6CJhRr hRrCJ<f ôåsdUF7Hh^FhF\hRrCJHhwFhF\hRrCJHh'FhF\hRrCJHh&FhF\hRrCJHhYFhF\hRrCJ*jHhYFhF\hRr0JCJUhF\hRrCJnHtHHhFhBchRrCJHh]FhBchRrCJHhFhBchRrCJHhFhBchRrCJHhFhBchRrCJHhUFhBchRrCJ*Bre&c4Ga5$a$$a$$a$gdRr((*,T"@BDprtǼǨǨǼdžǨ~~~ǨǨrl`lHhFhRrCJ hRrCJjhRr0JCJUhRrOJQJHhFhRrCJOJQJ"HhFhRr6CJOJQJ'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRr6CJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*UhF\hRrCJnHo(tH(Hh FhF\hRrCJnHo(tH#:defw~L($&(s_sQshRrCJOJQJmHsH'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRrCJOJQJmH sH hRr6CJOJQJ"HhFhRr6CJOJQJ"HhFhRr6CJOJQJHhFhRrCJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*UhRrCJmH nHsH tH hRrCJHhFhRr6CJ hRr6CJ>bcdu345G Zj~¸¸{¸fZT hRrCJjhRr0JCJU(HhfhhEhRr6CJOJQJHhFhRrCJOJQJhRr6CJOJQJ"HhFhRr6CJOJQJHhhRrCJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*U'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRrCJOJQJmH sH hRr6CJOJQJmH sH .6:>JL\^`b~"F~ĵzndRGdGdhRr6CJOJQJ"HhFhRr6CJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*UHhhRrCJmH sH "HhhRr6CJmH sH %HhhW0hRrCJmH sH  hRrCJHhFhF\hRrCJHhFhRr6CJHhFhRr6CJ hRr6CJHhFhRrCJHhFhRrCJ L\%NOQWպߜ{k[k[OhRrCJKHOJQJHhFhRrCJOJQJHhFhRrCJOJQJ!hRr6CJKHOJQJmH sH hRrCJKHOJQJmH sH hRrCJOJQJmH sH HhFhRrCJOJQJHhFhRrCJOJQJhRr6CJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*U'hRrB*OJPJQJmHnHphsHWcdpq~ϽដxfNf6N/HhFhRrCJKHOJQJmHnHsH/HhFhRrCJKHOJQJmHnHsH"hRrCJKHOJQJmHnHsH#HhfhRrCJKHOJQJ&HhfhRr6CJKHOJQJhRr6CJKHOJQJ#HhFhRrCJKHOJQJ#HhFhRrCJKHOJQJ#HhFhRrCJKHOJQJhRrCJKHOJQJ#HhFhRrCJKHOJQJ apѷp^L@+@)HhjFhRrhF\CJKHOJQJhRrCJKHOJQJ"hRrCJKHOJQJmHnHsH#HhfhRrCJKHOJQJ)HhfhRrhF\CJKHOJQJ/HhfhRrCJKHOJQJmHnHsH2HhfhRr6CJKHOJQJmHnHsH2HhfhRr6CJKHOJQJmHnHsH%hRr6CJKHOJQJmHnHsH5HhfhRrhF\CJKHOJQJmHnHsH  *T".Jb$V®ϚttttddTIhRr6CJOJQJHhhRrCJOJQJHhmFhRrCJOJQJHhlFhRrCJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*U'hRrB*OJPJQJmHnHphsH&HhlFhRr6CJKHOJQJhRr6CJKHOJQJhRrCJKHOJQJ#HhjFhRrCJKHOJQJ#HhkFhRrCJKHOJQJVhn<*12FGHA]NV`abɹٕyiٕYٕٕHhoFhRrCJOJQJHhhRrCJOJQJHhhRrCJOJQJjhRrCJH*U'hRrB*OJPJQJmHnHphsHHhsFhRrCJOJQJHhrFhRrCJOJQJHhnFhRrCJOJQJhRrCJOJQJhRr6CJOJQJ"HhnFhRr6CJOJQJ!34!"456g奎~s`SHhFhF\hRr%HhFhF\hRrCJOJQJhRr6CJOJQJHhFhRrCJOJQJ-Hhfh&uhRrCJOJQJnHtHHh{FhRrCJOJQJjhRrCJH*U'hRrB*OJPJQJmHnHphsHHhhRrCJOJQJhRrCJOJQJHhhRrCJOJQJ ?챞t[E6HhfhF\hRrCJ*jHhfhF\hRr0JCJU1hF\hRrB*CJOJPJQJmHnHphsH(HhFhF\hRr6CJOJQJ(HhFhF\hRr6CJOJQJ%HhFhF\hRrCJOJQJ%HhFhF\hRrCJOJQJ(HhFhF\hRr6CJOJQJ%HhFhF\hRrCJOJQJ%HhFhF\hRrCJOJQJ;Bb, rz B   Y  x$a$$a$$a$gdRr$a$gdRrW_gyz٫”}f}fUI?,%HhFhF\hRrCJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*U hF\hRrCJmH nHsH tH-HhfhF\hRrCJmH nHsH tH-HhfhF\hRrCJmH nHsH tH-HhfhF\hRrCJmH nHsH tH-HhfhF\hRrCJmH nHsH tH-HhfhF\hRrCJmH nHsH tH-HhfhF\hRrCJmH nHsH tHHhfhF\hRrCJ "&'_`#Ƴ٣scscscscsSsSsSsHh!fhRrCJOJQJHh fhRrCJOJQJHhFhRrCJOJQJHhƥFhRrCJOJQJHhfhRrCJOJQJHhFhRrCJOJQJ%Hh fhF\hRrCJOJQJ%HhfhF\hRrCJOJQJ%HhFhF\hRrCJOJQJ%HhFhF\hRrCJOJQJ#%+-acdek:;<P߿߯vjZZJHh,fhRrCJOJQJHhhRrCJOJQJjhRrCJH*U'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRr6CJOJQJHhFhRrCJOJQJhRrCJOJQJHhFhRrCJOJQJHhFhRrCJOJQJHhFhRrCJOJQJHhFhRrCJOJQJHhFhRrCJOJQJ!"%*+4@DEFGstz{;<@AյյյյեshU%HhfhF\hRrCJOJQJhRr6CJOJQJ"HhfhRr6CJOJQJHhfhRrCJOJQJHhfhRrCJOJQJHhfhRrCJOJQJHhhRrCJOJQJHh-fhRrCJOJQJhRrCJOJQJHh,fhRrCJOJQJHh.fhRrCJOJQJABCR"D^`bdvx߿Մճm]F]m,HhSfhrBIhRr6CJKHOJQJhrBIhRr6CJKHOJQJ,HhRfhrBIhRr6CJKHOJQJHhfhRrCJOJQJhRr6CJKHOJQJ#HhfhRrCJKHOJQJhRrCJKHOJQJhRrCJH*OJQJhRr6CJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*U'hRrB*OJPJQJmHnHphsHw$4P\¬̉o___H_̬<jhRr0JCJU,HhTfhW0hRr6CJKHOJQJhW0hRr6CJKHOJQJ2HhSfhW0hRrhF\6CJKHOJQJ,HhSfhW0hRr6CJKHOJQJjhRrCJH*U+hRrB*CJOJPJQJmHnHphsHhRrCJOJQJhRrCJKHOJQJ,HhRfhrBIhRr6CJKHOJQJhrBIhRr6CJKHOJQJ+,-OQ   *+jqrsyz{࿳vgHhQfhF\hRrCJ*jHhQfhF\hRr0JCJUHhNfhRrCJOJQJHhfhRrCJOJQJ hRr6CJjhRr0JCJU+hRrB*CJOJPJQJmHnHphsHhRr6CJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*UhRr hRrCJ%    ' 0   ( D P ~ @ ǻrfO?O?O?fh'ThRr6CJKHOJQJ,Hhƪfh'ThRr6CJKHOJQJhRrCJKHOJQJ+hRrB*CJOJPJQJmHnHphsHhRr6CJOJQJhRrCJOJQJnHtHHhfhRrCJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*UhF\hRrCJ HhQfhF\hRr6CJHhQfhF\hRrCJHhfhF\hRrCJ@ B D V X f             ! * + 2 S X Y Z n     (:N^zӸӸӨӨӸӸ霖ӊscsch'ThRr6CJKHOJQJ,Hhƪfh'ThRr6CJKHOJQJhRrCJKHOJQJ hRrCJjhRr0JCJUHhåhRrCJOJQJhRr6CJOJQJHhfhRrCJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*U+hRrB*CJOJPJQJmHnHphsH&zvxz %01=>sy{(DͷppbPP#HhfhRrCJKHOJQJhE1hRr6CJOJQJ"HhݥhRr6CJOJQJ"HhC&hRr6CJOJQJhRr6CJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*QJU+hRrB*CJOJPJQJmHnHphsHhRrCJKHOJQJh'ThRr6CJKHOJQJ,Hhƪfh'ThRr6CJKHOJQJB\b?k @x&oxX !J" #&((p+ ,-,$a$DP@BDV[\]jno./STaͿͿͿzjZG%HhfhRrh&uCJOJQJHhfhRrCJOJQJHhfhRrCJOJQJHhhRrCJOJQJhRrCJOJQJnHtH"HhhRr6CJOJQJhRr6CJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRrCJKHOJQJ#HhfhRrCJKHOJQJabci6>?@FGJKjkl~   ӶӚӇwdYYhRr6CJOJQJ%HhfhRrh&uCJOJQJHhfhRrCJOJQJ%Hhfh&uhRrCJOJQJhE1hRr6CJKHOJQJhRrCJKHOJQJhRr6CJKHOJQJHhfhRrCJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsH"4?@AGKSkwxy%&'HImnq5Qnopv}2?WĺĺĺĺrhRrCJOJQJwh+HhhRrCJOJQJHhG&hRrCJOJQJhRr6CJOJQJHhfhRrCJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRrCJKHOJQJhRr6CJKHOJQJ(5wxyQR)>ը՘ՈըըrVը՘7HhK&hRr6CJKHOJQJfHq *hRr6CJKHOJQJfHq HhfhRrCJOJQJHhK&hRrCJOJQJhRr6CJOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRrCJOJQJhRrCJOJQJwh+%HhhRrCJOJQJwh+!;JW X Y j    !!!!!I"J"K"## # ##"#$$&&&&&&&&>(ye'HhfhRrCJOJQJnHtHHhfhRrCJOJQJ"HhfhRr6CJOJQJHh.&hRrCJOJQJHhK&hRrCJOJQJhRr6CJOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHh hRr6CJOJQJhRrCJOJQJ">(?(((((((((((9):) ** +J+n+p+r+++ , , ,,,,-,.,/,A,B,D,讻軜zn^nhRrB* CJKHOJQJph>hRrCJKHOJQJ#HhfhRrCJKHOJQJHhfhRrCJOJQJ"HhfhRr6CJOJQJhRr6CJKHOJQJhRr6CJOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRrCJOJQJhRrCJOJQJmHsH!D,E,,,,,----.......1.2.3.......////ʶʶʶʝʍwawQʶHh2&hRrCJOJQJ*HhFhRrCJOJQJnHo(tH*HhFhRrCJOJQJnHo(tHHh1&hRrCJOJQJhRr6CJOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRrCJOJQJhRr6CJKHOJQJhRrCJKHOJQJ#HhhRrCJKHOJQJ-,-..2./}22,334\6j779:;;&>>=?GApCCEnEEF"G$a$gdRr$a$////0T0~01z2|2}2~2222223+3,3-3/373˴˴˴˰rh]hIrh9Hh fhRrCJOJQJ'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRr6CJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*QJU)Hhfh'xhRrCJaJmH sH HhfhRr jHhfhRr0JUhRr,Hhfh'xhRr6CJaJmH sH )Hhfh'xhRrCJaJmH sH HhfhRr*jHhfhhEhRr0JCJU7383E3F3J3K3M3O3W3[3e3333333o444444 5(5*575;5E5{fQ{f{)HhfhhEhRrCJOJQJaJ)HhfhhEhRrCJOJQJaJ,HhfhhEhRrCJOJQJaJo('hRrB*OJPJQJmHnHphsHjhRrCJH*QJU-hhEhRrB*OJQJmHnHphsHtHhRr6CJOJQJHh!fhRrCJOJQJHh fhRrCJOJQJhRrCJOJQJE5F5H5[5|5666$62646Z6\6^67F7H7Z7h7j7l77ӼӥӥӥpbWGpbHhhRrCJOJQJhRr6CJOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRrCJOJQJ,HhfhL`hRrCJOJQJaJo(,HhfhhEhRrCJOJQJaJo(,HhfhhEhRr6CJOJQJaJ)HhfhhEhRrCJOJQJaJ-HhfH#hhEhRrCJOJQJaJ777777 88V8W8888888J9999992::::::::J;O;;;ԧԗԗԇԗԧԧ{ueueuUuHhhRrCJmH sH HhhRrCJmH sH  hRrCJjhRr0JCJUHh7&hRrCJOJQJHhhRrCJOJQJhRr6CJOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRrCJOJQJHhfhRrCJOJQJ"HhfhRr6CJOJQJ!;;;;;;;;;;;;;Y<<<<<<<=+=m===>>> > >%>&>'>P>ǹq`qǹ!hRr6CJKHOJQJmH sH hRrCJKHOJQJmH sH hRr6CJOJQJmH sH hRrCJOJQJmH sH HhhRrCJOJQJhRrCJH*OJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHHhhRrCJOJQJhRr6CJOJQJhRrCJOJQJ!P>Z>>>>>>>>?b?f?x??????嶨嶨嚃nYBnB,HhfhhEhRrCJOJQJaJo()HhfhhEhRrCJOJQJaJ)HhfhhEhRrCJOJQJaJ,HhfhhEhRrCJOJQJaJo(hRrCJOJQJmH sH jhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHHhhRrCJOJQJhRr6CJOJQJhRrCJOJQJHh;&hRrCJOJQJ????????@;@AACADAFAGAîuhuVhBh.'hRrB*OJPJQJmHnHphsH&HhhRr6CJKHOJQJ#HhhRrCJKHOJQJhRr6CJKHOJQJhRrCJKHOJQJhhEhRrCJKHOJQJhhEhRrCJOJQJ hhEhRrCJOJQJmH sH )HhfhhEhRrCJOJQJaJHhfhRrCJOJQJ)HhfhhEhRrCJOJQJaJ-HhfH#hhEhRrCJOJQJaJGAHABNBPBRBVBnCpCrCCCCCCD D,D.DMDmDӹӠ~jZJ:HhhRrCJOJQJHh0fhRrCJOJQJHh/fhRrCJOJQJ'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRr6CJOJQJ-hhEhRrB*OJQJmHnHphsHtH0Hh)fhhEhRr6CJOJQJnHtH3Hh)fhhEhRr6CJOJQJnHo(tH(Hh)fhhEhRr6CJOJQJhRrCJOJQJjhRrCJH*QJUmDnD~DDDDDDDDEEE!EaEmEnEoEvE}E~EEEEEEEEEEEEEFյՑvjvjvVvjv&HhFhRr6CJKHOJQJhRrCJKHOJQJhRr6CJKHOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHHh0fhRrCJOJQJHhhRrCJOJQJHh@&hRrCJOJQJhRrCJOJQJHhhRrCJOJQJHh1fhRrCJOJQJ!F FF(F1F3FHFiFFFFFG!G"G#G3GtGGGGGGGGG H HHRHTHVHrHHHI IPIvIIJJJƸ嫟Ə嫟Ə嫟ƏƏƏ}m}}Hh:fhRrCJOJQJ"Hh7fhRr6CJOJQJjhRrCJH*OJQJUhRrCJKHOJQJhRr6CJKHOJQJjhRrCJH*QJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRr6CJOJQJhRrCJOJQJHh2fhRrCJOJQJ*"GGG HTHHKKKLM1OOOOOOOOOOOPPPPPP&`#$$a$gdRr$a$JFKHKJKPKRKKKKKKKLLL6LRLjLM:MNMZMMMMMMMMNNNtkZkZk h7hRrCJmH nHsH tHh7hRrCJjh7hRr0JCJUHh9fhRrCJOJQJ"HhfhRr6CJOJQJ"Hh8fhRr6CJOJQJhRr6CJOJQJHh8fhRrCJOJQJjhRrCJH*OJQJU'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRrCJOJQJN O1O2O3OWOXOOOOOOOOOOOOOOOOOOOPPPPPP P P PPPPPŶԬԶԨqq'hRrB*OJPJQJmHnHphsHhRr0JmHnHu hRr0JjhRr0JUjhRrUhRrhhEhRr6CJHhцhhEhRrCJHh цhhEhRrCJhhEhRrCJjhhEhRr0JCJUh7hRrCJh7hRr6CJ%PPPP`$ ) N a%s8!#C$EƀUfa$gdRrPP+hRrB*CJOJPJQJmHnHphsH$|. A!n"n#n$n%R8@8 jnCJ_HaJmH sH tH $A@$ k=0000FiF 0jnn0h :V 44 la $k$ 0000j0W0 vOv En-tte et bas de page  %%B*OJPJQJ_HmH phsH tH POP Corps)B*CJOJPJQJ_HmH phsH tH zOz Texte de note de bas de page%B*OJPJQJ_HmH phsH tH *&@* lSgq H*phF@2F jn1$!B*CJPJ_HmH phsH tH P@BP leW[R1$%B*CJKHPJ_HmHphsHtH 2@R2 0000 C"G$")@a" 000juS2 r2 0000 C"G$88 9TM0QW0CJOJQJ^JaJ,'@, 0000SgqCJaJ** 0000eW[R&Z0[VK"d#$%&++R/1C6BFF=GOHDIJ:KLM N QS/TUVHWWPZ]^aa=bcdf5g_hij;k lmhn)pGqszv[wxPy-zvz{}6˂a Ɍ8͐vڙ/<7ɢ*C* ήb-ߴ-P4p?@Wn*  !"#$%&'()*+,-./0123456789:;<=>?@ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ[\]^_`abcdefghijklmnopqrstuvwxyzTm6(H)lc4  v A[/5<+ !"#-$$$ %%s%{%%&&'X(((8))3**s,.-p-4../=///0J00A2m44J566*9:;;|=??@AAdATB>CFCiCDGHcH I/JJjKKMaNKOOQsRRTUVW{WWX/YYYZ7Z[[[\]>^^^ (l /s%)/6@iCJUY]^ n*n*  + + + + + + + + + + + + + + + + +J 9#/>TJWIeKqH}އȪ`n*/fD`wO  s   +ijklmn{|},l C kylmh ;MNj$$$$'=+66<7=7>7\7]7_7>?????;BHH'IHIIINRTTUUWWYY]adee f!fh6lnKqv{}}}}G}H}#͌QӓԓՓՕ֕{XYޙߙrs12~΢Ϣ =?@tuv_`az| ̽}~DFGHITUWIJKLMu!ve `938|G0>x:%*zZcj&'LA{^+_E2wi( : <    _W|0(?I !T!i"" #"$|$$%`%%&)'1']'O()C*D*F*G*I*J*L*M*O*P*\*]*^*i*j*k*l*o*000000000000000000000000000000000000000000000000000000000pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0`T0pŀ0pŀ0p0pŀ0p0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŐ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0p0pŐ0pŐ0pŐ0pŐ0pŀ0000000000000000000000000000pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0pŀ0p0p00p00p00p00p00q@0pŀ00q@0p000 +ijklmn{|},l C kylmh ;MNj$$$$'=+66<7=7>7\7]7_7>?????;BHH'IHIIINRTTUUWWYY]adee f!fh6lnKqv{}}}}G}H}#͌QӓԓՓՕ֕{XYޙߙrs12~΢Ϣ =?@tuv_`az| ̽}~DFGHITUWIJKLMu!ve `938|G0>x:%*zZcj&'LA{^+_E2wi( : <    _W|0(?I !T!i"" #"$|$$%`%%&)'1']'O()C*o*0000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000000=Y8o@=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o=Y8o@0400 '''''* "+=7FIJMkNQMX\FdipiuЃݍ—ڠå ߻5X<WV#A@ zDa>(D,/73E57;P>?GAmDFJNPP    =[Yv}WJ-,"GPP P !#*!!8@0(  B S  ? !13Og ,-lm~  R gyzGYln&)Z]hi JU^03[_VYZ[_ljk , x W!~!!!K"N"H#y####.$$$$$%%&&&t'''5(e(((((N)b*=+>+++++|-~-----../.>425W5(6[66677<7>7\7s8999!:":?:B:H:P:R:X:::CC-I.IIIIJJJJJK:K=KKKZLLLLLLoMS/T2TTTU UUUUU^V_VVVHWKW^W_WdWeWWWXYYZ4ZTZzZ{Z[[8\9\\\D]q]r]]]]] ^H_|_}_ `1`a````Xh_hhhhhhNi[idifiiiiiiijj,jCjjj5o)p,pppppGqLqqqrsvssss4trtcvvv{{{|||||}}} }K}e}{}}}}}o~~69q89D{ل #$[Նֆن!"<>]_ <\cd؊ڊɌΌn8;E̎ݎXqӓ֓9;Օ *@{|56X[abuٙښ$;Ertvw.2<?vxž؞%s ^~,68oqȢϢ*-ϣäʤܤ -=Atx')!024ήѮ+,~ٰ)be#e{VWacǶܶE`bz}۸ =47̽ͽ%Ѿ Gp޿PdimM>XYZXY_a  #PQudlvJL`m<A :<BCKN\w\_!"()8;2?C%(*-cvwz|~+35>QUZot ,.?CHINRWX]^w~qrz~ swy7:{}7`Mikt| '-knDJ)1IY!$.<C >H =@DEHLOcikvz&'./56<=BCIJP8<MN_`ghnouv{| $'(,y|"%jmnr ~-0_&)NPknvw~DFKN !*+239:@AFGMNT~$Mz}IMS^nqt{!"]`dfijqrvx27fiprQS"#TU#$48HI]_vy #&.@AFJN+>    ( A             8 < ~    ) + ; > ] ^           2 j     g'(J_%(,-0bi35agjMY_`bc12{~(-2O_ph/02;C>Adhqrx|S  + , K Z _ ` d y       !!!!S!V!a!d!j!}!!!!!!!!":"T"h"k"""""#`#e####!$$$]$~$$$$$$ %%_%b%%%%%%%%%%%%%%%%&&&& &!&)&`&a&g&p&&&& '''''('+'0'3'\'_''''''''''''(( ((C(F(H(J(M(S(()g)i)))))))))A*D*l*o*+0z |c&g&p(~(++--~88N?Y?bEgE7G=GGG*I-ITTCZRZj]l]__ aab"bllnnpp?rBryy||}}~~'ł˂~(7yؙxR^ϢԢʥΥ#&=A[_dgͽؽiMdCJ`e _fh-8Iuw EI')|jn-1N#'N^qtfj28fj GI%-1JMnpjz  d!j!##`#f#)$/$%%*&,&n't'( (Q())B*D*l*o*::: ,0f|s^}P=~j./6IBXl$ySBf2F?y ^`OJQJo( 8^8`OJQJo( ^`OJQJo(o  p^ `OJQJo(  @ ^ `OJQJo( x^x`OJQJo( H^H`OJQJo(o ^`OJQJo( ^`OJQJo(  ^ `.dd^d`.^`.^`.   ^ `OJQJo(l dd^d`OJQJo(l ^`OJQJo(l ^`OJQJo(lll^l`. hh^h`OJQJo(l ~}| LM!RG2xZ )o*@mmP) mm((/MMGGGGGGNNEE  Z Z!Z%Z&Z'Z(n*` @` `D@`````@``@```@``@````@``@`` @` `@`` @``(@`$`L@`*`X@`6`p@`B`@`H`J`L`@UnknownUtilisateur Windowsspirou fantasio Lisa Vapnq\0W u`P[ GTimes New Roman5Symbol3 ArialG1  MS Mincho-3 fgCN 0000҉0 Pro W3;Helvetica5 Tahoma;Wingdings? Courier New#hI&'ц\Fg['-xAdDY( 72qHX $Pm ;)Migrants japonais en Indochine 1885-1954: Lisa Vapnspirou fantasio8          Oh+'0%$ <H d p | *Migrants japonais en Indochine 1885-1954:1 Lisa Vapné11Normalspirou fantasio4Microsoft Word 11.2@h^@p_e@y @,a{gG#PICT#Z HHZ ZHH @ AZZ    wkZ     k.Zg9kZwo{so{o{wsso{wo{sswwo{Ro{o{wwZcwg9^Z{Zg9csZc{k.ZNsVNsVF1VRVg9F1Vo{ZF19cVRVkZ9BkZZF1VkZBB^VNswg9kZ^^wg9JRwkZ{{skZwo{o{swwso{kZw{wsswso{kZo{ws#o{cwo{wwwo{wso{kZw{wsswso{kZo{wwo{wswg9g9ww>RVR^RVF1cRNswZNscVF1cF1kZVF1g9VNscRRVJRBVRcVF1cRNswZNscVF1cF1kZVF1^cVVBccRV)kZ{{s{skZ{            wwRkZRV^c^ZZ    Kwwwwwwwswwwo{wwCc^^VJRZRo{JR^Ro{co{Bo{o{^Ns^ZZVZc^o{ZkZZVZJRR^kZo{F1cVZ^VVkZ^V^g9VZZ^^g9kZZZVkZkZ^g9kZG wsswwwwwwwwwGV^kZZ^^V^VNs^o{Vc^c^o{^NsRZkZVo{o{c^^V^g9^o{F1o{^o{^g9^Z^^NskZRZcRNso{g9Rg9R^g9F1co{JRg9Ewwwwwwswwww7VZcF1o{^ZZkZR^c^g9F1^g9RZkZV^Ns^o{^g9JRc^V^o{^JR^ZZo{V^ZVo{g9VV ZZcRo{g9V^Z^5wwwwo{o{swwwo{^^o{^NsRNsRZNs^V^VR^ZkZZZ^kZ^kZo{Z^c^%g9^ZRo{ZNs^Ro{JRkZRo{co{Bo{^^Z^^kZ^g9V^^kZ^Vcg9^^o{AwwwwwwwwwwGo{F1o{ZZRV^^ckZ^^^V^wVc^cNso{^^VJRc^V^^Z^RV^ZNs^kZZZNsRNso{^RNsco{^JRZZV^^kZ^g9V^ZKwww wwwwwg9o{wws*cRVc^g9o{VJRZVZVVZg9Vo{cVg9^Zo{JRV^kZVcZRVZVZVRo{c^ZVF1g9NsRo{Z^c^RVZkZ^o{JRVkZRVNscKwwwwwo{wwwwwwwGNs^^o{ZV^V^g9ZVZJRwV^o{F1kZkZV^^JR^^Zo{ZRo{NskZRRRR^cF1o{^ZkZRo{co{Bo{o{^^Z^^kZ^g9VJRZ^kZRMwww wwwsswswwwwwIo{^Z^V^Ro{ZV^JRVo{kZo{V^kZV^^c^kZRkZRZo{VRo{Vg9^kZVo{NsZNsw^kZRg9^Z^^NskZRZg9o{^Z^^g9g9^VkZVc^wCwwswwwwwkZw.V^kZ^^JR^g9ZZ^^RVR^kZ^o{cJR^g9kZ^cF1kZkZ^g9^^o{g9NsRRZg9VZkZg9cNs^ZJRg9V^g9VJRZV^g9kZZ^^cV^RkZw ;wwwwwwwo{ww g9^Vo{g9NsV^ZkZ^V^5VVZg9kZNsNso{^Zg9^^cZZ^Z^RVRZkZZ^wRRR^c^RVZkZRo{co{Bo{^o{VJRZVZ?wwwwwwwwwwwGRRV^o{JRc^o{g9Rco{RZVRo{Z^o{^^Ns^^Vg9g9VV^g9VVg9^g9VZRo{V^^g9VZcVZZ^g9kZcZo{o{^g9JRZVVNsGwwwwwwwwwwwww ^Zg9^VVkZ^o{RR^c^8Z^o{kZ^g9g9VJRZVZV^Nso{^o{V^kZ^^o{^JRg9V^o{^g9Nso{^ZZJRkZRZNsV^o{NskZ^V^Zg9^o{o{[wo{wo{o{wwwwwwwwwwwww.^ZkZZVZVVZ^^ZJRg9F1o{kZRZg9ZZkZo{^g9VRV^RV^VkZ^Z^cNsZRco{^V^Ns^^RV^NskZZRVR/swwwwswwGkZo{F1cNsg9^V^cVRVRo{g9^g9Ro{co{NsRZg9o{V^ZF1o{g9^g9Nso{g9c^^Vcg9Z^g9^RNso{Z^ZkZ^Vg9Vc^cNskZo{ZV^kZVCwwwwwwwwwwVZRo{ZNsRZNskZZZNsRRcZ^co{JRkZ^Z^o{ZV^V^JRcZ^kZ^g9RZc^^Z^o{g9R^ZVVg9^^VZNsR^o{g9Go{ wo{o{swo{swwwwwwswB^ZkZo{^kZZZ^^kZkZ^^Z^ZZ^ZNsZo{o{g9VZo{Vo{^^NskZV^^kZ^ZRZkZV^VRRo{o{c^g9^Z^^NskZRZg9^Z7wwwwwwws^RV^o{g9F1kZV^g9cNs^cZo{^g9o{^o{Ns^-g9Z^VVRo{Rg9^V^Nsg9kZ^JR^cZo{o{cZRZo{Ns^VZcNsg9w^o{^g9JRkZ?wwwwwwwsswH^^ZVF1kZR^kZ^kZV^^o{F1^kZ^JR^cZo{Nso{^^o{VkZo{VJRZVZwVZkZNs^o{^g9JRc^^ZZkZVo{JRg9^^^kZYwwo{g9wwwwwwwwwwwwRNskZ^o{JRg9^=ZkZ^Ns^Vo{kZZ^c^^o{^V^ZNsZg9^NskZw^^ZkZZo{g9V^kZVcZsF1Ro{ZV^ZZV^kZRVZcVR^Uwwo{wo{wo{wo{swwwwwwwwwo{wso{AkZkZ^ZRkZ^ZRR^ZkZRkZ^JR^cZo{o{cVkZVg9RVw^o{^g9JRkZV^Vo{^o{V^kZ^Z^c^g9cVRcZo{g9NsRZg9^c^ZkZKswwwwwwwwwwV^^Vo{F1o{^V^RNsZVo{^g9^JRkZVkZ^Ro{Nsg9V^g9^g9^V^cRZ^Ns^RNsZVo{^g9NsVkZNsZ^^kZZ^cZZc^o{RF1kZ /wwwswww#Zwc^g9cVRcZo{Vg9o{^o{VV^^c^kZV^kZVR^Ro{^ZV^ g9cZ^RVcNs^Nso{VkZZ sRg9^RkZRZZ^kZQwwwwwwo{wwwwsw7c^Ro{^o{ZVVkZ^Vo{kZVg9ZcVRVVcc^Nsc^V^o{ZVo{g9cZ^RVV^cNsg9g9^ZV^ZZ^ ZJRg9V^^JR^o{Zg9/wwwwwww+ccVRcZo{ZV^ZNscZ^JR^g9g9o{^JRg9^g9^o{RcZNskZZ^kZg9^cZZg9^ Vo{kZ^V^JRkZVc^o{^ZVZ^V-o{wkZsswcZo{Rc^!o{^Z^g9kZ^^o{c^g9Vc^V^kZZo{Ns^cVg9V^g9^kZVZ^kZZRV^^Vo{JR^Rg9cVRcZo{ZV^Zg9=wwwwwwwwwVo{o{Ns^cZZ^g9VVZo{VJRRg9VZZcV^g9^wVc^ccRV^!g9cg9RRVcNs^Nso{VkZwRg9^ZV^kZV^o{^NsJR^^kZ^g9Owwwwwwwwo{wwwwH^^o{^kZo{ZJRkZVVZg9kZ^^JRkZNso{JRV^g9VckZ^^o{g9V^Nsg9Nso{^RcZRZNskZ^c^g9o{^^kZV^cV^kZ^g9g9ZZkZ5wwwwwkZwwHZ^c^g9Nso{^g9^Z^o{cZRVo{^ZVo{^Nsco{c^Ns^ZZVRcVRcZo{^g9^ZkZo{^kZ^kZNs^kZkZVg9ZcVkZ^co{c^^w^kZ;wwwsswwwwwwkZo{ZRo{VNsZZ^o{^g9kZco{^JRkZVRg9NskZRo{JRkZg9co{Z^NsVcR^o{g9cV^^RcV^g9ZcRsNsg9Ro{V^Ww wswwwwwwwwwww9ZZ^g9^Nsg9Zg9wV^kZV^V^kZF1VVg9^V^Z^V^ZZRVZ^Ro{co{Bo{^VVZg9g9VV^o{^ZVZ ^^Z^Ro{F1^^o{^EwwswwwwwwwwcZo{BRV^g9NsZg9^^c^ZNsRV^RkZkZVNsRNscZRo{^o{JRJRg9o{ZV^R^o{g9Rco{^Nso{Z^V^kZ^^Z     ewVV^^Rcg9kZZRg9kZJRkZsckZg9ckZNsckZo{^Nso{g9^kZccVg9o{kZg9o{kZsFRJRg9ZcR^ZkZZg9csZ^^kZ^Rg9s^kZo{g9g9^o{kZco{cZ^kZg9R^^V^Zo{c^kZg9V^VVR^c^skZ^o{kZZkZcVckZc GVo{cckZskZcckZcg9kZZco{cZg9^o{g9^JRo{Vo{kZo{kZkZg9g9Vg9g9kZ^kZcco{NskZsVg9cskZZRckZcckZo{kZg9ckZZo{^c^g9g9-^ZkZ^o{ckZg9g9Zg9co{g9ccs^Vg9g9kZZkZkZRkZNskZ^JRZkZo{cZkZZkZ#ZkZo{o{ZkZ^kZVg9g9kZkZskZo{Vcco{kZ^cg9kZg9g9kZRkZkZckZRckZg9^kZQo{kZkZZo{kZZs^kZV^Zo{^o{kZ^kZg9cg9kZZsckZo{kZVg9c  ^o{^ZckZckZVo{o{^kZo{kZ0o{kZkZNskZZkZo{VkZZo{kZ^kZcRkZkZRsVg9ckZkZZ^kZkZ^g9ZsNskZo{kZVkZc^kZkZcco{o{RVRR^R^R^cRV^RcckZ+VVZkZccNskZskZo{kZo{VkZso{^cg9Zco{^^o{g9^g9kZsVRkZRg9ckZkZcco{kZ          ՜.+,D՜.+,|x  H9J`9J`9J`[D *Migrants japonais en Indochine 1885-1954:*Migrants japonais en Indochine 1885-1954: TitleTitreP :B_PID_LINKBASEA  !"#$%&'()*+,-./0123456789:;<=>?@ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ[\]^_`abcdefghijklmnopqrstuvwxyz{|}~      !"#$%&'()*+,-./0123456789:;<=>?@ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZ\]^_`abcdefghijklmopqrstuzRoot Entry F)||1TableWordDocument& SummaryInformation([%DocumentSummaryInformation8nCompObjT FMicrosoft Word NB6WWord.Document.8